Khaled Fradi DG de la SMT au WMC : Bientôt, des lignes plus sûres et à prix plus bas

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Khaled Fradi DG de la SMT au WMC

Bientôt, des lignes plus sûres et à prix plus bas
Entretien conduit par Khaled BOUMIZA

 

interview_11102004.jpgLa
SMT est la société interbancaire chargée de la monétique. Khaled Fradi,
ancien cadre de la BS et de la BH, la dirige depuis plus d’un an . Avant son
arrivée, des objectifs, parfois trop ambitieux par rapport à l’état de la
culture monétique et commerçante, ont été annoncés. Ils n’ont pas été
atteints et sont désormais sur le point de l’être. Avec lui, l’entretien a
porté sur les cartes à puce, l’allocation touristique et le commerce électronique.
Interview

Vous vous êtes fixé un certain nombre d’objectifs, quantitatifs et de
délais, en matière de cartes monétiques pour les banques. Des objectifs qui
évoquent une carte pour chaque titulaire de compte bancaire et parlaient
d’une mise à la consommation des cartes à puce pour juin dernier. Où en sont
réellement les choses à l’heure actuelle ?

Il n’y a pas de retard, ou plus juste encore, on ne peut pas à proprement
dit, parler de retard dans la réalisation de cet objectif. Il est certes
ambitieux, mais pas prétentieux. Au début donc, l’idée était de doter tous
les comptes courants bancaires d’une carte monétique.

 

Pour 2.5 millions de comptes bancaires, on escomptait deux millions de
cartes. C’est certes un objectif en terme de quantité, mais cet objectif
n’était pas limité dans le temps. En 2003, on en a fait 792 000, pour 2004
notre objectif est de 1250 000 cartes. Nous en sommes actuellement à 900 000
cartes et les quelques banques qui accusent encore un retard en quantité de
cartes nationales CIB, mettent actuellement les bouchées doubles pour être
dans les temps et les objectifs.

Vous admettez quand même que vos prévisions, en matière de carte à puce,
n’ont pas été atteintes. Il a en effet été annoncé que ces cartes
intelligentes commenceraient à circuler depuis juin 2003 et il n’en est rien
encore !

Pour les cartes à puce, il faut d’abord parler de la migration vers le
système EMV, ce qui n’est pas une mince affaire. Cela a été fait en 2003 et
il était prévu de terminer cette migration de la carte à piste vers la carte
à puce en
2003. C’est chose faite, puisqu’un certain nombre de ces cartes qui
circulent actuellement ont été
personnalisées même si ce n’est peut-être pas encore
visible. En effet, 7 000 de ces cartes ont été personnalisées depuis décembre
2003 et actuellement à 125 000 cartes sont prêtes à la
personnalisation. Ces cartes ont été commandées par l’ensemble de la
communauté bancaire. Elles ne circulent pas encore, pour la simple raison
que ces banques ont encore un stock de cartes à piste magnétique qui doivent
être écoulées. Dès qu’elles épuiseront les cartes à piste, elles
commenceront à délivrer les cartes à puce. Deux banques ont commencé déjà à
les distribuer à leurs clients.

Les DAB ne sont certes pas encore passés à l’EMV, ils acceptent cependant
aussi bien les cartes à piste que les cartes à puce. Le déploiement des TPE
EMV devrait se terminer d’ici un mois ou deux au plus tard. De toutes les
façons, notre date limite de passage, TPE et cartes, à l’EMV est fixée pour
janvier 2006 par les organismes internationaux, Visa et Mastercard.

Un dernier sondage du ministère du commerce, démontre un tout petit
pourcentage d’utilisation de la carte en tant que moyen de paiement. Cela
est peut-être dû à une mauvaise introduction de cette carte dans les usages
commerciaux. Quel est actuellement le degré d’acceptation des cartes dans le
commerce Tunisien ? Est-ce que la mesure prise par la communauté bancaire de
donner gratuitement les TPE aux commerçants, dans le cadre de la convention
bancaire pour la promotion de la monétique en 2001, a porté ses fruits en
matière d’équipement des commerces ?

L’objectif communautaire, était d’affilier 20 000 commerçants avec une
commission de 1% par transaction. Nous n’en sommes qu’à 11500 affiliations.
La gratuité des équipements n’est pas en soit un facteur déterminant dans
l’affiliation du commerçant. C’est plutôt un problème de culture commerciale
et financière et nous devons redoubler d’efforts pour sensibiliser,
expliquer et convaincre le commerçant qu’équiper son magasin d’un TPE, lui
permettra de se faire payer plus vite que par un chèque ou une traite,
sécurisera son argent puisqu’il n’aura plus besoin de se déplacer chaque
jour pour déposer sa recette en banque. Un effort en matière de tarification
des lignes téléphoniques des  TPE est actuellement en cours
de réalisation, en matière de tarification des lignes téléphoniques des TPE.
Des réunions ont été tenues avec Tunisie Télécom, afin que les
communications par TPE soient assimilées à un transfert de données et non
à un transfert de voix et elles sont  donc tarifées au même prix que le transfert de données
et avec un coût moins cher pour le commerçant.

Ce genre d’équipement reste quand même davantage, plus l’apanage des grandes
surfaces que celui du commerce de proximité. Est-ce un choix de la part des
institutions financières ?

Au contraire, l’effort entrepris vise toutes les catégories de commerces.
Notre prochaine action s’orientera par exemple prochainement vers les
pharmaciens et les médecins. Il ne fait aucun doute que des efforts louables
sont actuellement déployés par les banques pour augmenter l’adhésion. On
peut cependant encore trouver des commerçants qui ont une aversion pour

la carte bancaire, même si leur banque installe à leur intention
gratuitement un TPE.

Il y a peut être aussi la qualité des liaisons, les problèmes de
reconnaissance de la carte, l’attente et la gêne qu’elle engendre pour le
porteur qui préfère donc avoir recours au liquidités ou aux chèques !

On projette pour cela, d’installer des PAD régionaux avec une connexion en IP
et Frame Relay. Cela améliorera la qualité de la liaison et par conséquent
le temps de réponse. Ce nouveau système augmentera la vitesse de connexion
au serveur de reconnaissance et d’authentification de la carte, il réduira
aussi la facture de téléphone du commerçant et l’encouragera à s’équiper
d’un TPE. Cela ira désormais donc plus vite et cela coûtera moins cher. On
étudie aussi l’éventualité d’instaurer pour les TPE, comme pour ce qui de
l’Internet, un système de numérotation à quatre chiffres et avec un tarif
unique pour tous les commerçants, indépendamment de leur situation
géographique.

On avait évoqué, il y a quelques temps, la possibilité d’intégrer
l’allocation touristique annuelle, dans la carte bancaire. L’idée est-elle
encore d’actualité ?

L’idée avait en effet été lancée au début de l’année et les deux organismes
internationaux, Visa et Mastercard, ont été consultés et ont fait chacune sa
proposition pour l’utilisation de leurs solutions qui sont en cours d’étude
et de comparaison par la communauté bancaire.
 

Pourquoi ne pourrait-on pas imaginer une solution nationale de paiement à
l’étranger, par le biais de l’allocation touristique ?

L’idée existe aussi et elle est actuellement à l’étude.

La SMT avait aussi été chargée de la construction de la plateforme de
commerce électronique pour le secteur bancaire. Où en est cette plateforme
et est-ce que vous imaginez une sorte de pont ou de relais entre la
plateforme des banques et celle de la poste qui fonctionne déjà et qui a
pourtant démontré son efficacité avec le e-dinar ?

La plateforme est prête et a même été testée au niveau local, avec réussite,
pour certains clients. Elle devrait entrer en production d’ici la fin de
l’année 2004. Ce léger report est essentiellement dû à la recommandation des
organismes internationaux, de la compléter par l’installation du « Merchant
Plug in », un logiciel sous « triple DES » qui permet d’authentifier
l’émetteur et le porteur de la carte, ainsi que le commerçant. Ce logiciel
dont la commande a été lancée, après consultation internationale et
dépouillement des offres reçues, va être installé dans le serveur de
paiement sécurisé. Après quoi, on lancera une mission d’audit du système
sera lancée
pour s’assurer de sa sécurité pour le commerce électronique. Tout cela
devrait finir à la fin de l’année 2004, pour assurer son démarrage en 2005,
année de l’organisation du sommet mondial de la société de l’information.

Ceci dit, la communauté bancaire n’a pas de problèmes spécifiques avec l’ONP
(Office National de la Poste). Il faut cependant régler la question des
commissions de transaction entre l’ONP et les banques.

 

11 – 10 – 2004 ::
07:00

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