Batam : La perfusion continue et le pilotage de résultat envisagé ! Par Khaled BOUMIZA
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deux fois, l’entreprise dont le plan de sauvetage était considéré comme une
première, une réussite et l’exemple de ce que pouvaient faire toutes les
autorités concernées, pour bien gérer ce qu’on avait alors appelé les «crises de la croissance»,
vient de rater le RV du remboursement de son emprunt
obligataire. Le plan de sauvetage a-t-il avorté ou
fait-il des ratés ? Beaucoup de bruits ont circulé, essentiellement, dans les entreprises
créditrices de BATAM.
Malgré notre tentative d’obtenir des informations, à propos d’une entreprise
de plus en plus recroquevillée sur elle-même depuis son retrait de la
notation chez Maghreb Rating, l’information d’une possible mise en faillite ne nous a
jamais été confirmée. Des sources généralement très au fait du développement
du dossier et qui ont requis l’anonymat, confirment les difficultés
financières persistantes de cette entreprise, ainsi que la non application
par les banques de certaines parties du plan de sauvetage. Ces mêmes
personnes
évoquent, également, une possible cession à des tiers, au cas où les banques
persisteraient dans leurs positions.
111 MDT de dettes et plus de 25 MDT de pertes
Au 31 décembre 2003, les dettes de BATAM , après sa reprise en Main, s’élèverait à 111 MDT,
y compris l’emprunt obligataire ! Notons à ce sujet, que les engagements des
deux principaux actionnaires, ont depuis variablement évolué. On croit ainsi
savoir que certains engagements auraient sensiblement augmenté, alors que
d’autres seraient au moins en état de statut quo, pour
ne pas dire qu’elles se seraient légèrement améliorées. Les autres ratios de
l’entreprise ne se seraient pas mieux comportés durant l’année 2003. Le
chiffre d’affaires aurait ainsi baissé de plus de la moitié, passant de 33 MDT en 2002, à 15 MDT uniquement pour l’exercice 2003. Le résultat net reste
encore déficitaire, même si les pertes diminuent et seraient passées de 67
MDT en 2002, à un déficit estimé à 25 MDT.
Nos sources expliquent ces résultats globaux par le fait que le plan de
sauvetage n’a pas été exécuté ou l’a été avec du retard, ce qui n’a pas aidé
l’entreprise à se relever, malgré les sacrifices du secteur bancaire, de
ceux de certains fournisseurs et malgré l’apport en argent frais, de la part
des deux principaux repreneurs de BATAM.
Pour l’instant donc, les choses n’iraient pas aussi bien qu’elles le
devraient. L’entreprise exercerait encore le métier du vendeur à crédit sans
aucune facilité bancaire. BATAM attendrait encore les 24 MDT en crédit
d’escompte, qui figureraient dans le plan de sauvetage. Déjà piquées par les
importantes sommes abandonnées et les dettes non encore payées, les banques
demandent un privilège de paiement, en cas d’une mise en faillite ou d’une
cession à un tiers, raison pour laquelle la direction de l’entreprise et les
créanciers devaient se réunir, au cours du mois d’octobre 2004.
Pour l’instant, les banques n’auraient accepté de rendre à Batam qu’un peu
plus de 25 MDT de traites impayées : traites Ã
petits montants que l’entreprise devrait tenter de récupérer par ses propres
moyens et qui devraient lui donner une petite bouffée d’oxygène,
puisqu’elles seraient remboursées sur 7 années. BATAM est encore sous
perfusion et l’acharnement thérapeutique semble être dicté par les possibles
répercussions négatives sur certains fournisseurs, dont les dettes ont même
augmenté depuis la reprise, en cas de mise en faillite. Toutes les solutions
imaginables restent encore entre les mains des banques. Nos sources évoquent
l’exemple de certains biens immobiliers (terrains ou dépôts) que BATAM pourrait
vendre pour se donner un sursis vis-à -vis de ses créanciers, si les banques
donnaient une main levée sur les biens qu’elles ont saisis !
Actionnaires
et «Sicavistes»
Pour l’instant, l’attention se focalise sur les petits actionnaires en
bourse, qui ont été touchés par la radiation de BATAM. En effet, d’après une information
publiée par le journal ASSABAH et qui nous a été confirmée par des sources
financières, proches de l’entreprise; le Tribunal a ordonné aux anciens propriétaires de la société «HELA BATAM»,
de payer à ces petits porteurs la somme de 96 mille dinars, sous forme de rachat
de leurs actions. La somme aurait été déjà déposée à la trésorerie
générale. L’opération de rachat se ferait sous le contrôle de
la STICODEVAM, dépositaire de toutes les actions en bourse et qui se
chargerait du paiement aux ayants droits sur la base d’un prix de 2,2 DT
par action détenue.
Il n’y a cependant pas que les actionnaires en bourse qui ont été touchés
par la chute de BATAM et sa radiation de la bourse. BATAM a, en effet,
contracté des
emprunts obligataires, dont elle repousse sans cesse les échéances. Ces
emprunts font partie des portefeuilles obligations de plusieurs SICAV (Sociétés d’investissement à capital variable) qu’elles
soient de type mixte ou obligataire et qui se retrouvent dans l’œil
du cyclone BATAM.
On croit savoir à ce propos, que l’ordre des experts comptables aurait été
sollicité par les SICAV, pour définir une méthode comptable qui permettrait
de ne pas affecter les résultats de ces sociétés sur leurs valeurs
liquidatives. Il s’agirait, en particulier, de la valeur liquidative
des obligations BATAM. Dans le jargon comptable cela s’appelle du «pilotage de résultat» !
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20 – 10 – 2004 ::
07:00
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