Par Khaled BOUMIZA
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Les mesures ont été annoncées par le chef de l’Etat
le président Zine El Abidine Ben Ali, dans son discours de candidature en
octobre dernier. Presque un mois après, c’est la concrétisation de ce qu’il
a proposé et promis. Pas moins de 8 mesures, toutes de nature économique et
qui représentent des clefs de voûte d’une nouvelle étape qu’entame la
Tunisie sur la voie d’un nouveau palier de son développement et de sa
croissance économique.
Une vision stratégique et des étapes
Assurément, ces mesures font partie d’un projet économique et d’une vision
claire pour la concrétisation et la mise en application de ce projet. «La
plus grande intégration de l’économie nationale et le renforcement de son
ouverture sur le monde extérieur, requièrent une accélération du rythme de
la libéralisation financière extérieure et l’évolution progressive vers la
convertibilité totale du dinar, qui reste un pari que nous nous employons Ã
gagner à travers une démarche graduelle tenant compte des exigences de la
situation présente» a indiqué le chef de l’Etat.
En grande partie, ces mesures cadrent avec la volonté clairement énoncée de
franchir un nouveau palier, après la convertibilité courante, dans le
processus de convertibilité totale du Dinar Tunisien. Maintes fois, les
autorités tunisiennes ont répété que cela n’est pas un objectif en soit et
que cette convertibilité doit être conçue comme un moyen d’apporter de
nouveaux bénéfices à l’économie tunisienne.
Les fondamentaux sont certes sains. Mais il reste, selon les experts
financiers, un certain nombre de conditions à remplir. En premier lieu, que
les entreprises et toute l’économie tunisienne, deviennent concurrentielles.
Le flux de devises deviendra alors sortant et entrant.
Il faudra ensuite que ces nouveaux développements de l’économie tunisienne,
puissent générer une offre internationale, aussi bien en commerce qu’en
investissements étrangers, en plus de la demande des opérateurs locaux. Tous
cela devrait alors pouvoir générer une réserve en devises de plus de 6 mois.
Les premières mesures, relatives aux comptes professionnels, peuvent être
ainsi perçues comme une mesure préparatoire devant permettre de modifier,
progressivement, le comportement des opérateurs vis-à -vis des devises.
Les allocations pour voyages d’affaires
Le président Ben Ali a ainsi annoncé sa décision de relever les droits de
transfert annuel au titre de l’allocation pour voyages d’affaires de 15 % Ã
25 % des recettes d’exportations, et de porter le plafond de cette
allocation de 120.000 dinars à 180.000 dinars. Cette décision qui entre en
application à partir du premier janvier 2005, vise à encourager davantage
les entreprises tunisiennes à promouvoir leurs exportations.
Décision a aussi été prise de doubler le montant de l’allocation pour
voyages d’affaires des promoteurs. Elle passera de 5.000 dinars à 10.000
dinars. Objectif, favoriser la création de projets nouveaux. Le chef de l’Etat
a aussi décidé la suppression des autorisations d’ouvertures de dossiers
d’allocations pour voyages d’affaires liées à des marchés réalisés Ã
l’extérieur, et des allocations pour voyages d’affaires des importateurs.
Cela devrait permettre de faciliter les procédures et de les simplifier.
Cela devrait aussi permettre à ceux qui voyagent d’explorer, de trouver de
nouveaux marchés et de signer des contrats, et en somme de le faire dans de
meilleures conditions.
Les banques sur les marchés des capitaux
L’ouverture de l’économie, c’est aussi un nouveau rôle attribué aux
entreprises financières. Afin qu’elles puissent désormais appuyer les
efforts de l’Etat en matière de financement de l’économie et de mobilisation
de ressources financières extérieures, les établissements de crédit auront
désormais la liberté de mobiliser des ressources en devises de l’étranger et
sans aucune limite. Seule condition, celle d’obtenir une notation auprès
d’une agence de rating. Celles qui sont déjà sorties sur le marché
international des capitaux, comme la STB, la BH ou la Biat, répondent déjà Ã
cette condition et connaissent déjà les bienfaits de la notation souveraine
et de l’appui de l’Etat.
De même, les entreprises non financières, pourront mobiliser des ressources
en devises à partir de l’extérieur, à concurrence de 10 millions de dinars,
contre 3 millions de dinars actuellement. La aussi la condition est d’avoir
déjà obtenu une notation.
Internationaliser l’entreprise Tunisienne
Soucieux aussi du développement de la capacité concurrentielle de
l’entreprise tunisienne, une des conditions principales de la convertibilité
totale du dinar tunisien selon les spécialistes financiers, le Chef de l’Etat
décide de la confronter aux défis de la mondialisation et de
l’internationalisation. «Nous ordonnons de majorer de 50 % les montants
pouvant être transférés annuellement au titre de l’investissement Ã
l’étranger, pour toute entreprise résidente exportatrice et de permettre aux
entreprises résidentes non exportatrices, qu’elles soient individuelles ou
sous forme de sociétés, d’investir à l’étranger pour consolider leur
présence à l’étranger, et ce dans la limite d’un plafond annuel allant de
10.000 dinars à 100.000 dinars» annonce le président Ben Ali.
L’objectif est claire : encourager l’entreprise à établir de nouvelles
relations et à renforcer son partenariat avec les entreprises étrangères,
ainsi que de favoriser l’intégration dans l’environnement régional tout
particulièrement au niveau des pays de l’Union du Maghreb Arabe et
d’améliorer les perspectives de développement des exportations. Investir Ã
l’extérieur, comme le font actuellement certains groupes tunisiens bien
connus, c’est aussi exporter et faire rentrer des devises.
Des comptes en devises pour les exportateurs
Une dernière mesure et des plus importante, est celle d’autoriser
l’ouverture de comptes en devises au profit des exportateurs de services,
pour les encourager à intensifier leurs efforts en matière d’exportations de
services, en plus du relèvement de la part des recettes susceptibles
d’alimenter les comptes professionnels. Dans ces comptes les exportateurs,
personnes physiques et le détail et d’importance, pourront désormais garder
la totalité de leurs rentrées en devises. Cette part sera en effet portée de
70 % à 100 %. L’objectif est de consolider la compétitivité de l’entreprise
en lui permettant de se prémunir contre les risques de change.
Et le chef de l’Etat de mettre en exergue la philosophie de sa démarche, «Nous
tenons à entamer la mise en oeuvre de notre programme, conformément à une
méthodologie précise accordant une place importante à l’évaluation
périodique, de manière à pouvoir réaliser, à la lumière de cette évaluation,
les meilleurs résultats pour notre pays, sur tous les plans».
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22 – 11 – 2004 ::
07:00
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