Secteur des services : Une attitude nonchalante

Secteur des services

Une attitude nonchalante

 

Une journée
étrange, aussi étrange que le SISE 2004 ! Car si l’on s’en tient au
principe, les deux manifestations sont d’excellentes initiatives, aussi bien
le Salon international des services à l’exportation, qui vient de fermer les
portes de sa première édition il y a juste quelques jours, que la Journée
d’étude consacrée au même secteur le 14 décembre 2004. Mais si l’on évalue
le fait opérationnelle, on se rend compte que bon élève pouvait vraiment
mieux faire.


Bravo à tous les deux d’avoir voulu être des plates-formes où les réalités,
les défis et les perspectives du secteur étaient proposés à l’analyse
transparente. Bravo, aussi, d’avoir initié une tradition. Mais, surtout,
bravo d’avoir engagé trois des analystes tunisiens les plus réputés pour la
réalisation et la présentation des meilleures études qui ont peut-être
jamais été faites sur les services.


Seulement, comme le SISE, la Journée d’étude semblait hésitante. Les
personnalités de haut rang qui l’ont inaugurée sont arrivées bien en avance
par rapport au commun des participants, alors que les premiers concernés par
l’initiative sont les chefs d’entreprise. Avec, en tout et pour tout, moins
d’une centaine de participants, on se demande si les professionnels
comprennent deux choses. D’abord que c’est dans ce genre de rencontre que
l’on peut dire ce que l’on a sur le cœur, surtout quand on appartient à un
secteur qui produit nettement plus de la moitié du PIB du pays. Et puis que
c’est le moment où jamais de prendre conscience qu’il sera le premier à être
frappé de plein fouet par la mondialisation s’il ne poursuit pas son
évolution à meilleur rythme.


Ce qui est étonnant, c’est que beaucoup des professionnels des services
répétaient depuis des années à celui qui voulait les entendre qu’ils
devraient être mieux consultés par les officiels qui mènent les négociations
au sein de l’Organisation mondiale du commerce, mais quand il s’agit de
prendre de son temps pour venir s’exprimer (comme il en est de cette Journée
d’étude), on ne retrouve plus que quelques figures «militantes».


Pourtant, il faut souligner (un peu à la décharge des uns et des autres) que
cette Journée du 14 décembre tombe pile poil en concordance avec la séance
inaugurale des débats sur la loi de Finance 2005 à la Chambre des députés.
Cela explique peut-être partiellement le peu de foule à débattre de l’avenir
du secteur certainement le plus prometteur de l’économie tunisienne.


Maryam OMAR
 

15- 12 – 2004 ::
08:00

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