Economie du Savoir et
financement
C’est
jouable, mais…
La balle est,
plus que jamais dans le camp des chefs d’entreprises, après les mesures
décidées par le dernier Conseil ministériel et directement inspirées du
programme électoral du Chef de l’Etat. Car, à les examiner, on se rend
compte qu’un autre palier vient d’être passé.
L’une des décisions vient ainsi inaugurer, nous semble-t-il, un nouveau
chapitre dans ce monde des hautes technologies. Voici : «Promouvoir les
mécanismes de financement des projets immatériels, dans le cadre du système
d’encouragement à l’innovation dans les technologies de la communication
pour conférer à ces mécanismes davantage de souplesse et dynamiser
l’investissement dans ce secteur».
Ce dont il
s’agit, ce n’est rien moins que tourner la page des balbutiements des
opérateurs financiers dans le soutien de ces entreprises qui démarrent
toutes petites avec, pour tout capital, une idée et un business plan. Car, à
part quelques exceptions, les décideurs des institutions financières ont
échoué dans leur compréhension du marché, ratant l’occasion
de toute une vie. Ils ne se sont même pas demandés pourquoi ils ne
copieraient pas, à la limite, sur leurs confrères des pays développés qui se
sont jetés à pleins bras sur les idées de ces jeunes créateurs. Les
financiers des pays développés manqueraient-ils de jugeotte, de conseillers,
de stratèges au point d’investir des centaines de millions de dollars dans
des chimères ?
Bien sûr, il y eut ces difficultés que rencontra le secteur dans le monde
entier et qui laissa de grands trous dans la trésorerie des uns et des
autres. Et l’argument a été évidemment développé à satiété par la grande
cohorte des attentistes, que ce soit chez nous ou dans de nombreux pays dans
le monde.
Mais tous ces
hommes d’argent, fort rigoureux d’habitude, semblent avoir oublié (ou passé
sous silence ?) le fait que, malgré tous ces crashes plus ou moins graves,
il y eut beaucoup d’argent gagné, il y eut des fortunes construites. Mais,
surtout, il y eut des réputations qui ont été trempées dans l’acier
inoxydable : celles de ceux qui ont manifesté leur intérêt pour les TIC, qui
ont mené des études et qui se sont engagés auprès des jeunes créateurs.
La notion de risque ne sera jamais dissociée du domaine de la finance, il en
fait partie par essence et par excellence. Et c’est de ce point de vue que
l’on peut juger la compétence des gestionnaires à œuvrer au mieux des
intérêts de leurs actionnaires. Mais à ceux qui n’ont pas encore osé, la
décision citée ci-haut du dernier conseil ministériel est une occasion de se
racheter.
Maryam OMAR
21- 12 – 2004 ::
08:00
©webmanagercenter – Management & Nouvelles Technologies
– Magazine en ligne
|