Par Khaled
BOUMIZA
Le 3 décembre 2004, le chef de l’Etat décidait un ensemble d’actions pour
consolider la connexion de la Tunisie au réseau Internet haut débit avant la
fin de l’année 2005. L’une de ces décisions avait en effet pour but
d’accélérer la généralisation du haut débit, à travers le système ADSL et de
généraliser la couverture à tous les Chefs-lieux de gouvernorats.
La décision, par les nouveaux tarifs fixés (100 DT par mois pour
l’entreprise et 50 DT par mois pour les familles et les particuliers),
démocratise en quelque sorte cette nouvelle technologie, il n’y a pas trop
longtemps, presque hors de prix même pour les PME. La décision offre ainsi à
l’entreprise, un nouvel outil de travail. Par cette nouvelle technologie et
en face d’une administration qui entre de plus en plus dans l’ère de
l’e-gouvernement, l’entreprise peut dépasser les obstacles administratifs,
pour les questions de courrier et de communication. Par le haut débit à
petit prix, l’entreprise peut assurer sa veille technologique et mieux
promouvoir ses produits. Elle peut aussi prospecter de nouveaux marchés,
augmenter ses exportations.
Des mesures, qui complèteront cette décision concernant le haut débit, sont
attendues dans la prochaine loi de finances démontreront toute l’étendue de
l’offre ADSL pour l’entreprise, autant que pour le particulier. Des mesures
telles que la déclaration en ligne des créations d’entreprises où les
paiements électroniques de certaines dépenses.
Les technologies large bande sont en effet considérées comme offrant un
outil particulièrement efficace permettant de s’affranchir de l’obstacle de
la distance, d’ouvrir les marchés et de créer des emplois tout en comprimant
les coûts. Ces technologies permettent aussi d’atteindre l’objectif de la
connectivité mondiale à l’horizon 2015 et atteindre ainsi l’un des objectifs
énoncés dans le Plan d’action adopté l’année dernière à Genève par les 175
pays réunis pour le Sommet mondial sur la Société de l’information.
7000 lignes et 20000 autres dans le
pipe
Les décisions présidentielles avaient été précédées par différentes
campagnes d’un certain nombre de FSI, présentant différentes offres de
connexion ADSL, familiale et professionnelle et où presque tout le monde a
finit par offrir le modem et le filtre. Unique fournisseur, car unique
opérateur de téléphonie fixe qui est le support nécessaire à cette
technologie filaire qu’est l’ADSL, Tunisie Télécom a mis à disposition, une
première offre de 7000 lignes ADSL. 4000 lignes seront consacrées pour la
seule région du grand Tunis.
A la deuxième semaine de mise sur le marché, 3.000 demandes (sur lignes post
et prépayées) ont été faites, à plus de 85% satisfaites mêmes si elles ne
sont qu’à un peu plus de 50% activées, pour des raisons qui dépassent
probablement l’opérateur public. Ce dernier prépare une nouvelle offre de
20.000 lignes ADSL dont la mise sur le marché est à un stade avancée.
Tunisie Télécom préparerait, également, un troisième projet pour généraliser
l’ADSL sur tout le territoire de la République. L’annonce de ce projet
devrait intervenir au premier trimestre 2005. Pour l’instant, même si le
nombre de lignes peut paraître insuffisant, l’ADSL couvre quelques 20
grandes villes du pays.
L’opérateur public, qui sera bientôt concurrencé sur l’ADSL par l’opérateur
VSAT, se prépare à ces échéances de généralisation du haut débit, d’abord
par la bonne maintenance et le renforcement de son infrastructure filaire.
Le Ministère des Technologies de la communication a, à cet effet annoncé son
intention d’attribuer en 2005 une deuxième licence de transmission de
données.
Une ligne en panne tous les 4 ans !
Pour l’instant, Tunisie Télécom consacre un investissement, annuel, de 80 à
100 MDT pour la maintenance et l’extension de son réseau RLA.
«Cette démarche de Tunisie
Télécom, fait que nous mettons le RLA parmi les priorités de l’entreprise,
en matière d’investissement», nous assure le PDG de l’entreprise, M.Ahmed
Mahjoub. Pour que cette première phase de déploiement de l’ADSL en Tunisie
réussisse, Tunisie Télécom et les FSI (Fournisseurs de Services Internet) «
travaillent en parfaite coordination », affirme aussi Ahmed Mahjoub.
Le taux de coupure du réseau est
déjà à 0,25% (une ligne en panne tous les 4 ans !!) et les relèves de
dérangement se font, dans plus de 80% des cas dans les 48 heures «et nous
travaillons pour raccourcir encore les délais de réparation», nous
assure-t-on. Pour cela, Tunisie Télécom dispose de 54 CCL (centres de
construction de lignes), dotées de 1500 personnes et d’un budget entretien
très conséquent. Ces centres sont reliés par un réseau Intranet qui comprend
également tous les nœuds du réseau ainsi que le centre d’appel 1100. Un
système d’information géographique très performant permet la localisation
des abonnés et parfois l’intervention à distance pour la relève du
dérangement. L’opération, complètement informatisée, devrait ainsi permettre
un fonctionnement optimal de tout le réseau ADSL de l’entreprise. Une bonne
ligne assure la continuité du débit promis par les FSI et se traduit
immanquablement par un gain de temps et d’argent pour l’entreprise. «Notre
objectif est la qualité totale du service que nous offrons à l’entreprise»
certifie A. Mahjoub. Tunisie Télécom prépare, pour cela, une grande action
d’inventaire de tout son réseau RLA et programme les travaux d’entretiens
qui s’imposent.
Lire aussi :
Après l’ADSL, voila la DSL associée !
27 – 12 – 2004 ::
07:00
©webmanagercenter – Management & Nouvelles Technologies
– Magazine en ligne
|