Banque des PME
Où sont les
chefs d’entreprises ?
A la faveur de
la loi de Finance 2005, fraîchement adoptée par la Chambre des députés, l’Etat
vient d’annoncer qu’il participera à hauteur de 30 millions de dinars dans
le capital de la Banque des PME. Par ce projet, l’Etat espère accélérer la
cadence de la création d’entreprises, particulièrement les petites et les
moyennes d’entre-elles.
Ce qui est étonnant, c’est que rien de déterminant n’a encore émergé de la
part de la communauté des affaires. Un silence qui nous laisse pantois car
l’engagement dans ce projet ne peut être qu’un pari pascalien : rien à
perdre, tout à gagner.
Pourtant, l’investissement des chefs d’entreprises dans cette banque serait
d’abord une marque de confiance en le bien-fondé des choix de la Tunisie qui
n’a jamais fait défaut dans ses engagements envers le milieu des affaires ;
un milieu qui pourrait rater une opportunité de rapprochement au moment où
rien ne saurait être réussi sans serrer les rangs.
Même au ras des pâquerettes, nous sommes convaincus que l’investissement
dans une telle banque ne peut être qu’une bonne affaire.
Destinée à la
création d’entreprises, celle-ci aura évidemment certaines difficultés des
banques classiques, mais elle s’en différenciera par une population-cible
qui place au plus haut niveau les principes de bonne gestion, une attention
toute particulière de la part des médias, un rôle d’arbitrage plus prononcé
de la part de l’Etat… Bien sûr, pour que cela soit possible, il faudrait
réfléchir à la faire bénéficier des plus hauts standards actuels des
institutions de crédit similaires dans le monde, veiller à ce qu’elle soit
listée dans les agences de rating renommées et surtout à ce qu’elle soit, à
moyen terme, cotée à la Bourse pour réunir tous les gages de transparence et
de bonne gouvernance.
Avec un tel éventail de facteurs de cohérence, il ne fait pas de doute que
la valeur de toute participation à la création de la Banque des PME ne
pourrait qu’augmenter avec les années. Mais, en attendant de récolter de
tels dividendes, les chefs d’entreprises devraient participer, plus
activement, au projet.
Maryam OMAR
22- 12 – 2004 ::
08:00
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