Une volonté de relance
Malgré un arsenal impressionnant de lois, de dispositions juridiques,
d’incitations et de différentes mesures, le secteur des TIC en dehors des TELECOMS demeure marginal, il suffit de noter lors du dernier recensement
que :
1- Seulement 7 % des ménages disposent d’un PC.
2- Seulement 2,8 % des ménages sont connectés à Internet.
S’il est question de fracture numérique, le cas de la Tunisie mérite
réflexion, d’autant plus que de 1994 à 2004, le niveau de vie a doublé, et
que la croissance est de l’ordre de 5 % en moyenne etc…
Afin de pallier ces insuffisances, l’administration multiplie les mesures
incitatives, les études et les réflexions, ainsi le dernier
conseil ministériel a défini de nouvelles mesures pour donner une nouvelle
impulsion au secteur des TIC, que je peux résumer de la manière suivante :
1- Mesures pour les
familles :
Il s’agit de faire bénéficier une large frange de la société Tunisienne d’un
équipement en PC, en tant que moyen d’initiation à Internet et à
l’initiation aux nouvelles technologies, par le biais d’un programme de micros-crédits pour
financer l’acquisition d’un PC familial ; il s’agit là d’un programme
d’acquisition d’un PC pour 5000 familles.
2- Mesures pour
les entreprises :
Plusieurs mesures ont été prises, afin de dynamiser le secteur des TIC :
– Mettre en place un programme pilote pour financer la compétitivité de
500 entreprises en s’ appuyant sur les TIC
– Permettre l’ acquisition et la mise en place de 100 solutions de GPAO
dans les entreprises industrielles.
– Commercialiser les applications nationales de l’administration comme
Sinda, Insaf, Adap, Rafik, Sadok etc… par un PPP (partenariat Public Privé
sur les marchés extérieurs).
– Financer l’innovation technologique par la mise en place d’un
mécanisme d’investissement.
– Limiter la durée de garantie pour les marchés de TIC matériel ou
logiciels à une année au lieu de trois et la
retenue de garantie à 5% du montant total du marché au lieu de 10 %
actuellement. Avec la libération de la caution bancaire à la signature du PV
de réception définitive et non à l’épuration du marché, comme c’est le cas
actuellement, sachant que cette mesure est indépendante du fournisseur et
qu’elle peut prendre des mois.
– Mettre en place un programme de formation dans les TIC avec le fond
21-21.
Il est certain que ces mesures vont contribuer à dynamiser le secteur des
TIC en Tunisie et particulièrement par l’accès d’une majorité des Tunisiens
à la possession d’un PC.
Il y a lieu de noter que d’autres axes de réflexions sont étudiés par
les pouvoirs publics et que certaines idées ont été avancées que ce soit par
l’administration ou les professionnels et ce, en 2 axes :
1- Un meilleur taux d’équipement, les idées avancées tournent vers :
– L’abaissement
du coût de commercialisation par l’encouragement de l’industrie de montage,
qui peut abaisser les coûts du PC de 15 % en moyenne.
– Suspendre la TVA sur l’acquisition d’un PC familial, sur la base d’un PC
par famille, comme pour la voiture populaire avec la suspension des droits
de douanes, ce qui a permis à une large frange sociale d’avoir accès à une
voiture.
– Faire financer par les caisses sociales CNSS et la CNRPS l’acquisition d’un
PC, avec un crédit sur 12 mois et un faible taux d’intérêt.
– Mettre en place un abattement fiscal limité à 300 DT pour l’achat d’un PC
familial à déduire de sa déclaration annuelle et valable tous les 5 ans.
– Dissocier la vente d’un PC du système d’exploitation, ce qui n’est pas le
cas actuellement, ce qui fera baisser le coût d’achat de 15 %.
2- Dynamiser l’emploi et l’investissement dans les TIC :
– Financer par la mise à niveau un site WEB pour chaque hôtel, avec
obligation de disposer d’un site dynamique avec réservation et payement en
ligne pour
les hôtels de catégorie 4 étoiles et plus.
– Doter chaque gouvernorat d’un site WEB ; ces sites fourniront des
informations sur les spécificités
économiques, culturelles, touristiques et culinaires, avec une liste des
associations, entreprises et établissements universitaires.
– Doter chaque association sportive d’un site WEB financé à hauteur de 50 %
par la fédération concernée pour un montant maximum de 2000 DT.
– Obligation pour chaque administration d’avoir une adresse électronique
publique, que chaque citoyen peut contacter, au même titre que son adresse
postale ou téléphonique, avec derrière un webmaster dans chaque institution.
– Diminuer le taux d’annulation des marchés publics dans les TIC, qui est de
l’ordre de 40 % actuellement.
– Relever le seuil maximal de la commission départementale des marchés à 1
million de DT pour le matériel et 500 mDT pour les études et les logiciels
et ce pour limiter le nombre de projets éligibles à la commission supérieure
des marchés, ce qui donnera une meilleure fluidité et raccourcir les délais
d’exécution des projets.
– Mettre sur le marché plusieurs projets en même temps pour dynamiser la
création d’entreprises et constituer un noyau de SSII, pouvant
exporter sur le marché international.
Le marché des TIC en Tunisie est spécifique et il faudrait s’attarder sur
ses caractéristiques afin de trouver les meilleurs moyens de relancer aussi
bien l’emploi que l’investissement.
A.B.
Sites Web :
www.infocom.tn –
www.ecom.tn
29 – 12 – 2004 ::
07:00
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