Ceiling Glass : Les femmes dans la course aux carrières

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Ceiling Glass
Les
femmes dans la course aux carrières

 

manoubicell_06012005.jpg«Je demande au gouvernement de présenter sans tarder un projet de loi pour
que les accords d’entreprise fixent des objectifs chiffrés en vue de
parvenir à l’égalité salariale dans un délai maximum de cinq ans». Ces
propos sont du cru du Président Français Jacques Chirac qui revendiquait
ainsi il y a juste deux jours (4 janvier) l’égalité salariale entre hommes
et femmes.

En France, comme en Europe et partout dans le monde, cette pierre
d’achoppement que l’on nomme «Ceiling Glass» perdure depuis des lustres.
En gros, cela veut dire un «cloisonnement invisible» qui implique qu’à
compétence et expérience égales, la femme reçoit un salaire moindre que
celui de l’homme. Une pratique courante incroyable mais absolument vraie et
le militantisme de beaucoup de femmes n’y a changé que peu de choses.

En Tunisie, les choses sont plus subtiles car, si la grille des salaires est
appliquée avec équité aux hommes et aux femmes dans le secteur public, dans
le privé, c’est une autre paire de manche. A partir d’un certain niveau, il
y a une certaine liberté de traitement (indexée sur la rareté de la
spécialité, la compétence, le rendement…) qui est propice à une sorte de «cas par cas». Mais, là aussi, nous n’en sommes pas encore au Ceiling Glass
à la Tunisienne.

Car le problème se situe essentiellement au niveau de la présence timide,
trop timide, des femmes dans la course aux carrières. A part quelques
exceptions qui n’ont rien à envier à personne, le gros des cadres féminins
accepte une position en retrait sitôt après le mariage et la venue des
enfants. Le fait est respectable (nous allions dire admirable) que les
femmes Tunisiennes mènent de front leur carrière et leur engagement total
dans leur foyer, mais cela crée nécessairement un désavantage vis-à-vis de
leurs collègues masculins dont la grande majorité aide si peu à la maison.
Dans l’intervalle, nous perdons une grosse part de cette «intelligence
affective» où les femmes ont un don particulier et que tous les gourous du
management disent porteuse du plus grand bien pour l’entreprise.

Ceci étant dit, si les femmes souhaitent vraiment conquérir la place qui
doit être la leur dans la course aux carrières, elles auront à déployer des
trésors d’organisation et de courage, impliquer plus franchement le conjoint
et se résoudre à accorder leurs pas aux aides ménagères, crèches… Un choix
ardu mais nous avons tous tellement à y gagner.



Maryam OMAR

 

06 – 01 – 2005 ::
15:00

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