Université-Entreprise
Installer un « téléphone rouge »
Par
Maryam OMAR
Les relations
entre Universités et entreprises en sont manifestement encore à leurs abc en
Tunisie alors que, partout dans le monde et spécialement dans la sphère
anglo-saxonne, ce lien est à ce point «sanctifié» que les meilleures
réussites ont fait leurs premières armes sur les bancs de l’enseignement
supérieur. Informatique, télécommunications, hardware,
nanotechnologie… ont été affaires d’étudiants avant de devenir affaires de
marché. Et la tendance se poursuit plus que jamais avec des investisseurs
continuellement à l’affût des idées des jeunes en jean’s et baskets.
Ce n’est pas que ce lien soit inexistant en Tunisie. Loin de là, car
beaucoup a été fait. Et l’importance des résultats enregistrés par les
pépinières d’entreprises créées au sein des Universités sont là pour en
témoigner, comme la concertation effective entre patrons et universitaires,
la pratique de l’alternance… Le dernier témoignage en date vient de la
séance de travail qui vient de se tenir entre le ministre de l’Enseignement
supérieur et le président de l’UTICA sur les moyens de développer la
coopération entre les deux parties et de consolider l’ouverture de
l’Université sur l’environnement économique national.
Pourtant, il faudrait être réaliste. Ce n’est pas à ce rythme que l’on
donnera satisfaction aux chefs d’entreprise et qu’on résorbera la crise du
chômage des diplômés du Supérieur. Les patrons ont besoin de constater une
adéquation totale entre la formation universitaire et les besoins du marché
de l’emploi pour se sentir rassurés sur l’évolution des compétences. Ils ont
également besoin de voir que des efforts permanents sont déployés pour
ancrer une culture entrepreunariale réelle au niveau des filières
universitaires pour que ces jeunes diplômés soient capables d’apporter quelque chose
à l’entreprise, aussi bien en tant qu’employés qu’en tant que créateurs de
projets. Les chefs d’entreprises espèrent également la création d’une
unité opérationnelle qui les informerait en permanence sur les travaux «industrialisables» de l’Université…
La relation entre Université et Entreprise est d’une telle importance pour
l’avenir économique de la Tunisie qu’il nous semble judicieux d’installer
une sorte de «téléphone rouge» entre l’UTICA et le ministère de
l’Enseignement supérieur ; une ligne de communication directe et permanente
qui permette d’accorder les violons des uns et des autres et qui serve de
tremplin vers ce que les chefs d’entreprise souhaitent du plus profond de
leur cœur.
08 – 02 – 2005 ::
07:00
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