Tunisie-Algérie : La taille critique

Tunisie-Algérie : La taille critique

Par
Maryam OMAR

Comme chaque année, les chefs d’entreprises Tunisiens et Algériens se sont
rencontrés en marge de la célébration des événements de Sakiet Sidi Youssef.
Comme chaque année, on se rend alors compte que si le nombre de chefs
d’entreprises participant des deux cotés est toujours en augmentation, il
reste que seulement quelques dizaines d’entreprises tunisiennes sont
installées en Algérie et que le volume d’échanges ne dépasse guère 230
millions de dinars. En totale contradiction avec les portes que pourraient
s’ouvrir les deux pays dans le domaine économique.

Oui, il y a un marché de grande envergure en Algérie. Il ne faut pas être
grand clerc pour s’en persuader au moment où les contrats, dans un nombre
impressionnant de secteurs, se négocient par milliards de dollars. Et ne
vous dites surtout pas qu’il s’agit uniquement d’hydrocarbures. Car si ce
domaine est évidemment impressionnant en Algérie, il est loin d’être le
seul. Les industries mécaniques et électriques aux standards européens, les
hôtels de qualité internationale, les services à haute valeur ajoutée…
appellent tous les investisseurs qui comprennent ce que stratégie veut dire.

Et ceux-ci doivent comprendre qu’investir en Algérie revient à multiplier la
taille critique de la production Tunisienne et, par conséquent, l’aptitude
de nos chefs d’entreprises à répondre aux appels d’offres européens. Ces
derniers, on le constate depuis quelques années, sont de plus en plus
demandeurs de «volume» comme ils le sont de qualité/prix. Dans la foulée,
les liens qui seront tissés créeront une dynamique d’intérêts partagés qui
résultera du recours au marché Tunisien et Algérien pour toutes sortes
d’achats. Imaginez l’effet qu’aurait une telle symbiose économique sur la
prospection du marché Africain.

Bien sûr, certaines initiatives institutionnelles doivent être prises pour
faciliter les choses : Un cadre réglementaire unifié, un triple cadre de
change/douane/investissement, une mise à jour du protocole de 1981, une
Commission de suivi, une structure d’arbitrage, un échange d’informations…
Mais il nous semble que le pas le plus urgent serait de mener des études à
mise à jour permanente sur le marché Algérien pour en comprendre les
consommateurs et identifier de manière rigoureuse la nature précise de la
demande.
 

 

08 – 02 – 2005 ::
07:00

 ©webmanagercenter – Management & Nouvelles Technologies
– Magazine en ligne