Mise à niveau : Le mystère de la « sérénité » !

Par : Autres

Mise à niveau

Le mystère de la « sérénité » !


Par
Maryam OMAR

 

Depuis le
lancement, en 1995, du programme pilote de mise à niveau avec un échantillon
de 109 entreprises, le parcours de cette trouvaille nationale de premier
intérêt s’est fait de manière un peu trop « sereine ». Et le résultat n’ est
guère à la mesure des efforts car seulement 3016 entreprises y ont adhéré
jusqu’au mois de janvier 2005. C’est comme si des dizaines de milliers
d’entreprises étaient incapables de comprendre ce que devoir progresser veut
dire.

Pourtant, les entreprises qui ont eu le courage (et le bon sens) de s’y
engager ont compris tout le bénéfice à tirer quant à leur positionnement sur
le marché. Selon l’enquête menée sans prise de position préliminaire ,
l’Agence française de développement , auprès de 40 entreprises tunisiennes,
en dehors du secteur du textile-habillement, il s’avère que les principales
motivations d’adhésion au programme de mise à niveau sont : la modernisation
des équipements, le besoin d’investissements immatériels, l’extension de
l’appareil productif, le besoin de diagnostic stratégique. Les enquêteurs
ont également souligné qu’au moment de cette adhésion, les entreprises se
sentaient menacées par la concurrence étrangère, particulièrement dans le
secteur de l’ agroalimentaire et dans celui des industries mécaniques et
électriques.

Mais, ce qui est assez étonnant dans les résultats de cette enquête, c’est
que 22,5% des entreprises interrogées continuent à penser que le PMN est un
« cadeau de l’Etat » dont il convient de profiter. On voit bien que, même au
sein du programme, tout le monde n’a pas rejoint les rangs pour les bonnes
raisons, alors que (pour rendre à César ce qui appartient à César) le
message principal de l’administration est en gros : c’est simplement votre
survie qui fait le but de la mise à niveau.

Une autre partie indépendante (la GTZ, coopération allemande) seconde le
Bureau de la MAN dans l’élaboration du Baromètre de la conjoncture qui vient
de donner un éclairage supplémentaire aux résultats du programme de mise à
niveau. Le Baromètre fait ainsi ressortir que le niveau de satisfaction le
plus élevé quant à l’impact du PMN sur le développement de l’entreprise est
atteint dans la première phase de la réalisation de son plan d’action. Ceci
implique évidemment que l’entreprise nécessite un nouveau PMN chaque fois
qu’elle en achève une mouture, spécialement dans le chapitre des
investissements immatériels.

Et c’est tout à fait utile par la culture de la remise en question que cela
entraîne. Dans la foulée, nous assistons manifestement à un éveil
remarquable à l’égard de certaines « nouveautés » dans le management des
entreprises tunisiennes : marketing, ressources humaines, systèmes
d’information, recours au consulting…

Devant tous ces arguments qui ne laissent aucune ambiguïté, le mystère d’une
étonnante « sérénité » persiste : pourquoi autant d’entreprises font-elles
la sourde oreille et, comme dit le vieil adage arabe « traînent-elles dans
les chaînes pour aller au paradis ? ».
 

 

02- 03 – 2005 ::
07:00

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