Des Jordaniens et des Koweïtiens à l’affût de Tunisiana ?
Les parts du Fonds d’investissement palestinien dans les capitaux des deux opérateurs GSM
Tunisiana et Djezzy (Algérie) continuent à faire parler d’elles.
Dans une précédente édition, nous rapportions qu’Orascom Telecom Holding
(OTH) voulait racheter ces parts comme convenu dans le contrat. Face au
refus du fonds d’investissement Palestinien, Naguib Sawiris, président du Conseil
d’Administration de OTH, actionnaire à hauteur de 22,47% dans Tunisiana,
s’est dirigé vers l’arbitrage international afin de récupérer ces parts. Des
parts qu’il a précédemment vendues, sous conditions, (Voir
notre article à ce sujet sur :
www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=10077 ) et qui
représentent 22,03% du capital de Orascom Télécom Tunisie.
Aux dernières nouvelles, on apprend un peu plus sur le motif de refus du
fonds d’investissement. OTH aurait ainsi proposé 340 millions de dollars pour
récupérer ces parts, montant qui aurait été jugé insuffisant par les Palestiniens.
Ces derniers auraient, en parallèle, reçu deux offres plus alléchantes que
celle proposée par Sawiris. La première de ces offres émane de l’opérateur
GSM jordanien, Fast Link, d’une valeur de 400 millions de dollars. C’est M.
Mohamed Saqr, président de l’opérateur et à la tête d’un groupe d’hommes
d’affaires arabes qui a proposé ce montant à M. Mohamed Rachid, gérant du
Fonds d’investissement palestinien et ce à la demande de ce dernier. La
proposition aurait été formulée au cours du mois de mars.
Mais M. Mohamed Saqr n’est pas le seul à chercher à récupérer les actions du
Fonds d’investissement palestinien dans Tunisana et Djezzy.
Il semble qu’un banquier jordanien, en rapport direct avec de grands
investisseurs koweïtiens, cherche également à obtenir les 22% de Tunisiana
et 23,07% de Djezzy. Ce banquier aurait proposé la coquette somme de 425
millions de dollars pour la récupération de ces parts du fonds
d’investissement !
Face à toutes ces offres, le fonds d’investissement Palestinien a préféré temporiser histoire
peut-être d’obtenir le maximum possible de la vente de leurs parts
nonobstant le contrat signé avec Sawiris et l’affaire traduite devant
l’arbitrage international.
Les premières conséquences de se sont pas fait attendre,
puisque dès la semaine dernière, M. Mohamed Rachid a démissionné de son
poste du Conseil d’Administration d’Orascom Telecom Holding. Le gérant du
Fonds d’investissement palestinien qui n’a pas respecté son engagement
(suite à la pression de ses patrons) se devait de quitter OTH.
Naguib Sawiris, lui, a rapidement trouvé un remplaçant en la personne de M.
Ahmed Maher, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, connu pour
son expérience et ses importantes relations dans le monde diplomatique.
Pourra-t-il aider OTH à récupérer ses actions dans les entreprises qu’elle a
créées ? Il est clairement établi aujourd’hui qu’OTH est bien victime du
succès foudroyant de Tunisiana et de Djezzy. En commentaire, Sawiris a
déclaré que la direction d’OTH n’a jamais été autant heureuse que depuis
l’entrée dans son Conseil d’Administration de M. Ahmed Maher.
Au point où en sont les choses aujourd’hui, Jordaniens, Koweïtiens et
Égyptiens courent derrière des actions détenues par le fonds
d’investissement Palestinien dans
deux entreprises gagnantes, l’une tunisienne, l’autre algérienne. Si les
actions vont chez les Koweïtiens, l’actionnariat de Tunisiana sera à plus de
70% composé par eux puisque 50% sont déjà possédés par l’opérateur GSM Watanya. En sera-t-il ainsi ? L’affaire ne semble pas près de finir !