Décidément, Naguib Sawiris ne finira pas de nous étonner ! Alors qu’on
attendait des nouvelles sur la récupération de ses actions Tunisiana et
Djezzy, voilà qu’on apprend qu’il est
en négociations serrées pour l’achat de l’opérateur GSM italien Wind !
Pour cette opération, il a mis sur la table 12,2 milliards d’euros après une
offre initiale de 11,9 milliards d’euros. Le même montant a été proposé par
un fonds américain de capital-risque au nom de Blackstone et, visiblement, Sawiris tenait à avoir le dernier mot d’où la rallonge de 300.000 euros.
Sawiris et Blackstone ne sont pas les seuls à vouloir acheter Wind puisqu’un
autre Fonds d’investissement (égyptien celui-là) est également sur la course
et était même en négociations sérieuses avec le groupe d’énergie italien
Enel, maison mère de l’opérateur Wind.
Autre groupe qui serait en course : l’opérateur français France Télécom dont
les visées sur son concurrent italien se sont multipliées ces derniers
temps. Il faut rappeler que France Télécom, avait cédé ses parts dans Wind
(26%) il y a deux ans, à Enel. Le montant de la vente s’était élevé à 1,5
milliard d’euros.
Enel et France Télécom s’étaient alliés il y a six ans pour lancer Wind, le
deuxième opérateur télécoms italien. Ce dernier est devenu le numéro trois
des mobiles en Italie (8,1 millions d’abonnés) et le numéro deux de la
téléphonie fixe.
Selon la presse italienne, les négociations devraient aboutir à un accord le
12 mai prochain et selon un communiqué publié le 14 avril, Enel annonce qu’un
accord est intervenu pour entamer des négociations exclusives avec le groupe
Weather Investments sur la vente d’une participation majoritaire dans Wind.
Weather Investments étant le groupe mené par Naguib Sawiris. En clair,
Sawiris est en excellente position et semble même avoir déjà repris
l’opérateur italien.
Pour autant, Enel tient à se ménager une issue de secours. Le groupe
souligne encore une fois que si aucune offre ne lui paraît suffisante, elle
s’orientera plutôt vers une introduction en Bourse de sa filiale.
Wind, lourdement endetté, est le troisième opérateur italien de téléphonie
mobile mais peine dans la téléphonie fixe face à l’hégémonie de Telecom
Italia. Son endettement s’élevait à 6,6 milliards d’euros à fin
septembre. Enel, qui détient 100% de Wind mais souhaite se recentrer sur
l’énergie, cherche depuis longtemps à se défaire de sa filiale déficitaire.
Le groupe a réalisé en 2003 un chiffre d’affaires de 4,383 milliards
d’euros, en hausse de 11,8% par rapport 2002 et a subi une perte nette de 588
millions en 2003, réduite par rapport aux 900 millions perdus en 2002. La
société prévoit d’atteindre un résultat net positif en 2005.
Pour ses négociations, l’homme d’affaires égyptien avait à ses côtés
Philippe Nguyen, un spécialiste du capital-risque et le financier américain
Willbur Ross. Les banques Deutsche Bank, ABN Amro et Sanpaolo IMI le
soutiennent, selon des sources proches des négociations.
Selon certaines sources proches de l’homme d’affaires égyptien, Naguib
Sawiris veut faire de Wind la pierre angulaire de tout un Groupe de télécoms
ayant son siège à Rome et qui s’étendra de la Méditerranée jusqu’en Asie.
Il est à rappeler qu’Orascom a aujourd’hui, à son actif, plus de 15 millions
d’abonnés et ses filiales se trouvent un peu partout dans le monde :
Egypte, Tunisie, Algérie, Pakistan, Zimbabwe, Congo, RD. Congo, Irak et Bangladesh.