Tunisie – UEMOA : Accords commerciaux tarifaires préférentiels en vue
M. Mondher Zenaïdi, ministre du Commerce et de l’Artisanat, s’est entretenu,
à Tunis, avec M. Soumaila Cissé, président de la Commission de l’Union
économique et monétaire des Etats d’Afrique de l’Ouest (UEMOA), venu en
Tunisie pour une mission auprès de la BAD. L’entretien a porté sur les
moyens d’impulser la coopération et le partenariat entre la Tunisie et
l’UEMOA, notamment dans le cadre d’un projet d’accord commercial, les
perspectives de le développer et finaliser la mise au point d’un cadre
juridique approprié devant régir le partenariat dans les domaines de
l’investissement et des échanges commerciaux, dans la mesure où les accords
qui régissent les échanges entre la Tunisie et les pays de l’Afrique de
l’Ouest sont caducs.
Rappelons que depuis 2000, la Tunisie a entamé des négociations avec les
pays de l’UEMOA pour la signature d’un accord commercial tarifaire
préférentiel qui permettrait aux produits tunisiens et à ceux des pays de
l’UEMOA de bénéficier d’un abattement de 50% sur les droits de douane. A
cet effet, la Tunisie peut tirer un double avantage dans la mesure où
l’UEMOA est directement liée à la CEDEAO. Ce qui permettrait de booster les
échanges de la Tunisie avec les pays de la sous région.
La rencontre a permis de souligner l’importance qu’accorde la Tunisie au
renforcement de ses relations avec les pays africains et à la consolidation
de l’intégration économique de la région, tout en mettant l’accent sur le
souci de développer les échanges commerciaux avec les différents groupements
africains, notamment avec l’UEMOA.
De son côté, M. Soumaila Cissé a souligné le souci de l’UEMOA d’achever,
dans les meilleurs délais, les négociations relatives à la réglementation de
la coopération entre les deux parties, exprimant la volonté de ce groupement
de consolider sa coopération avec la Tunisie. Il faut dire que dans le cadre
des négociations bilatérales, deux options s’offrent aux Etats de l’UEMOA.
Ils ont la possibilité soit de négocier un cadre général d’accord commercial
et d’investissement sans préférences tarifaires (c’est le souhait de
certains pays membres), soit de négocier un accord commercial et
d’investissement avec des préférences en les limitant éventuellement à des
listes de produits ciblés.
La première formule rejoint celle qui a été retenue dans le contexte de
l’accord signé avec les Etats-Unis. Elle permet de mettre en place un cadre
global non contraignant qui présente une certaine souplesse pour les
relations commerciales. Pour la seconde option, les experts de la Commission
estiment, bien qu’elle puisse susciter des inquiétudes quant à la
concurrence à laquelle seront exposées les industries de l’Union, qu’il
convient de les atténuer dans la mesure où les accords à signer avec les
différents partenaires maghrébins devraient mettre l’accent sur les aspects
liés à la promotion des investissements. Ceci permettrait aux entreprises de
l’Union, dans le cadre d’une dynamique de partenariat, de s’assurer une
meilleure compétitivité.
Au total, la Commission estime “souhaitable que l’Union opte pour la
conclusion d’accords comportant des préférences tarifaires qui permettraient
aux Etats membres de profiter de ces cadres d’échanges à l’échelle africaine
pour mieux préparer les entreprises de l’Union à faire face, avec plus
d’efficacité, aux pratiques commerciales d’entreprises étrangères
concurrentes, tant sur les marchés de l’Union qu’à l’extérieur”. En outre,
M. Cissé, dans sa séance de travail du 29 Avril à la BAD, a passé en revue
l’état de la coopération entre la banque et l’UEMOA, avec une présentation
du programme Economique Régional et les perspectives de financement.
L’UEMOA en quelques lignes : L’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) se caractérise par la
reconnaissance d’une même unité monétaire, le Franc de la Communauté
Financière Africaine (F.CFA), dont l’émission est confiée à la BCEAO.
L’UEMOA comprend actuellement: le Bénin, le Burkina, la Côte-d’Ivoire, la
Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.