Amélioration du niveau de vie
Grâce à la croissance économique, tous les indicateurs du niveau de vie du
Tunisien sont au vert. Conséquence de l’amélioration du niveau de revenu et
de l’évolution de la consommation aussi bien qu’en milieu urbain que rural,
le niveau de vie du Tunisien a réellement progressé. Le niveau de vie est
égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de
consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus
d’un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées
selon l’échelle d’équivalence dite de l’OCDE modifiée qui attribue 1 UC* au
premier adulte du ménage, 0,5 UC* aux autres personnes de 14 ans ou plus et
0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.
Mais dans le cas de la Tunisie, on pourrait dire qu’on appréhende le niveau
des dépenses par personne et par an, et l’indicateur quantitatif est le plus
significatif dans l’évaluation de l’évolution de la consommation. Quand on
observe les derniers recensements tunisiens, on remarque que le taux
d’accroissement annuel de la dépense moyenne par personne et par an est de
5,8% en milieu urbain contre 8,3% en milieu rural pour la période 1995-
2000. Il ressort ainsi qu’un urbain dépense deux fois plus qu’un rural.
L’écart est train de diminuer entre les différentes catégories ou classes
tunisiennes. On assiste à un meilleur partage des richesses et biens du
pays.
Une meilleure compréhension des besoins
L’enquête tunisienne auprès des ménages a été menée pour mettre à la
disposition des autorités publiques des éléments de décision économique. Les
principales conclusions vont d’ailleurs servir pour approfondir la lutte
contre la pauvreté, inscrite au rang de priorité dans les orientations
tracées par le gouvernement. “Ces indicateurs socioéconomiques révélés par
l’enquête vont aussi permettre une analyse différentielle entre certaines
catégories de ménages pour mieux faire apparaître la compréhension des
phénomènes de pauvreté, en milieu urbain comme rural. Il sera possible ainsi
pour les autorités, dans la lutte contre la pauvreté, d’inclure plus
d’équité en matière de distribution de revenus et d’infrastructures de base.
Dans le domaine de l’accès à l’eau potable, à l’éducation et à la santé, le
recensement explique que les tendances dégagées par l’enquête vont être
prises en compte dans la définition et la mise en œuvre des politiques
sociales. Et les autorités vont, sur la base des conclusions du document,
tenter une correction de certains déséquilibres entre les ménages, en milieu
urbain et en milieu rural, pour améliorer la productivité des populations
tunisiennes. Il y a des choix à opérer ainsi que des urgences, et l’Etat va
maintenant bien mettre l’accent sur certaines priorités. L’enquête a,
d’autre part, permis de mieux mesurer l’impact des politiques économiques
mises en place.
La pauvreté;
une notion à relativiser
Estimé à environ 14%, le taux de chômage fait figure de tache d’encre sur le
beau bilan de l’économie tunisienne. Et, malgré un taux de croissance élevé,
autour de 5% par an, il devrait dépasser les 16% en 2008, selon les
estimations de la Banque mondiale. Le nombre d’emplois créés chaque année
apparaît insuffisant au regard de l’augmentation de la population active
(3,5 millions de personnes en 2003): chaque année, 85.000 personnes arrivent
sur le marché du travail pour seulement 60.000 à 65.000 postes
supplémentaires.
Concernant principalement les agriculteurs et les ouvriers non qualifiés, le
chômage touche aussi de plus en plus de jeunes diplômés. En marge de ce
chômage «officiel» existe un problème de sous-emploi difficile à estimer.
Nombre de Tunisiens occupant un poste d’ouvrier ou d’employé complètent leur
activité par un «petit boulot» non déclaré (commerce, artisanat, etc.). Les
revenus qu’ils en tirent, loin d’être négligeables, représentent entre 25 et
30% de leur salaire, Or en Occident, l’on est pauvre quand, en deçà d’un
certain seuil, on est inapte à satisfaire certains besoins primaires
relatifs au logement, à la nourriture, à l’éducation, aux loisirs… Alors
qu’en Afrique et dans le monde arabe, l’on est pauvre, selon une certaine
tradition bien établie, quand on n’a rien à partager avec ses proches, cela,
tant du point de vue psychologique que du point de vue matériel.
La pauvreté comme la promiscuité, notions largement usitées maintenant du
fait de la crise, doivent être relativisées parce que ne recoupant pas les
mêmes réalités en Afrique et en Occident. Le concept de pauvreté des ménages
est véhiculé au niveau de certaines administrations, ainsi que dans
certaines classes sociales, mais il repose davantage sur des considérations
liées au pouvoir d’achat que sur des questions proprement humaines.
M.
Touré
UC*= Unité de Compte.
11 – 05 – 2005 ::
06:00
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