OXIA – SAB2I – FINOR
Global Banking : Un appel d’offres et des partenariats
Dans
le cadre du partenariat OXIA-Sab2i-Finor, né il y a il quelques semaines,
nous avons rencontré MM. Samir Zghal d’OXIA et Philippe Schintowski de Sab
2i qui nous parlent entre autres du secteur financier tunisien en général et
du global banking en particulier.
Quel est l’objet du partenariat trivial OXIA–Sab2i–Finor ?
Philippe Schintowski : La Sab2i est un producteur de prologiciel
bancaire, bien installé dans le monde entier, et qui a décidé de
s’intéresser au marché tunisien… Nous pensons pouvoir apporter aux banques
tunisiennes une expertise efficace et moderne ; mais nous avons considéré
que ce n’était pas intéressant d’entrer dans ce marché tout seul. C’est
pourquoi nous avons jugé nécessaire de nouer un partenariat à long terme et
un partenariat industriel ; deux mots significatifs : «partenariat à long
terme», cela veut dire que ce n’est pas parce qu’il y a un appel d’offres
aujourd’hui qu’on participe au marché tunisien, mais nous comptons
construire des stratégies à long terme avec des partenaires sur le marché
tunisien dans le cadre de participation dans des projets (aujourd’hui c’est
le global banking mais dans d’autres ultérieurement où chacun apportera sa
compétence au groupement et en retirera un certain nombre de fruits sur du
long terme, plus récurrents).
C’est donc ce type de partenariat que Sab2i, OXIA et Finor ont choisi de
mettre en œuvre.
C’est donc un partenariat à trois qui permet d’obtenir aujourd’hui une
proposition vraiment solide, pour l’appel d’offres sur le global banking ;
avec OXIA qui a également une compétence forte dans le domaine financier et
qui a beaucoup de projets dans ce secteur. Il est clair que Sab2i possède,
comme toute société, un certain nombre de valeurs dans le domaine bancaire,
l’une de ces valeurs, c’est de mieux servir son client. Cette valeur est
partagée avec nos partenaires.
Voilà un peu l’objet du partenariat que nous voulons pour plusieurs années,
sur la Tunisie, mais également sur les pays périphériques, puisque les
partenaires ont d’autres projets et missions dans des pays de l’Afrique du
Nord, de l’Ouest et du Moyen Orient.
Donc votre partenariat avec OXIA n’a rien de circonstanciel … ?
Philippe Schintowski : En fait, on a pris contact avec le marché
tunisien en mars dernier à travers nos partenaires, et il s’est trouvé qu’il
y avait un appel d’offres dans le Global Banking; bien entendu on s’est
inscrit dans cet appel d’offres puisque c’était l’occasion de faire valoir
la complémentarité de nos expertises.
C’est le commencement, parce que nous pensons qu’à trois nous pouvons
apporter une solution riche aux banques locales, riche de l’expérience
acquise à l’étranger dans des pays similaires, riche par l’aspect
fonctionnel de la proposition et de l’outil, et pourquoi pas apporter un
certain nombre d’innovations au marché tunisien qu’on ne rencontre que sur
le marché européen ou américain.
Pensez-vous que le marché est prêt aujourd’hui pour accepter un partenariat
tuniso-étranger pour remporter un appel d’offres lancé en Tunisie, d’autant
plus qu’il est national ?
Philippe Schintowski : Je comprends la crainte des opérateurs
tunisiens, mais je pense qu’il s’agit aujourd’hui de rattraper un retard
dans un domaine qui est quand même important, puisque ce sont les banques
qui tirent l’économie des pays.
Dans ce cas, plus elles sont modernes plus elles sont efficaces dans leur
activité, plus les entreprises peuvent s’appuyer sur elles pour leur
développement.
Il est donc nécessaire de mettre en place des solutions qui permettent aux
banques de réduire leurs coûts du risque crédit, leurs charges
d’exploitation de manière à ce qu’elles fassent plus de profits qui, à leur
tour, puissent être utilisés pour financer les PME tunisiennes. Ceci étant,
le fait d’avoir des partenaires locaux avec lesquels on travaille est un
moyen de transferer de compétences et des connaissances à des compétences
tunisiennes pour leur permettre de se déployer avec plus de moyens et avec
plus d’efficacité sur le marché tunisien et sur la région, parce que le
marché tunisien est un tremplin pour les pays voisins.
Pourquoi avoir choisi la Tunisie alors qu’il y a d’autres pays qui
présentent des potentiels importants en terme de marché… ?
Philippe Schintowski : Sab2i a plusieurs références qui tournent au
Maroc, il y a une antenne qui a démarré au mois d’avril dernier ; nous
sommes en discussion avec OXIA pour aller en Algérie ; on considère que le
marché tunisien présente un bon potentiel, les banques ont des ambitions, et
surtout la Tunisie est intéressante pour nous parce que sur différents
aspects on est assez proche.
Samir Zghal : Dans le domaine de l’informatique, la Tunisie a gagné
en crédibilité au niveau du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. Donc le
choix de Sab2i pour OXIA et la Tunisie prouve que c’est le pays le mieux
placé aujourd’hui pour permettre son implantation dans la sous région. OXIA
réalise déjà plus de 50% de son chiffre d’affaires sur cette région depuis
2001, et beaucoup d’opérateurs tunisiens agissent déjà sur cette région.
Certaines banques ont des charges d’exploitation très élevées par rapport
à la moyenne nationale. Qu’est-ce qui explique cela ?
Samir Zghal : Si vous observez bien, vous constaterez que les banques
tunisiennes qui publient leurs états financiers, ne mettent pas en exergue
le volet immobilisations incorporelles car il est assez souvent révélateur
d’absence de projet d’entreprise dans le volet informatique ou dans le
domaine du conseil et de l’organisation. Ces Banques ne se donnent pas
encore suffisamment les moyens pour résoudre le problème de la productivité,
de la maîtrise du coût du risque et du développement de nouveaux produits
financiers. Aujourd’hui beaucoup de banques dans le secteur public ont
accusé un énorme retard qui se voit bien à travers leur Pnb et dans le coût
de leur risque. Tout ceci pour dire que le choix d’investir est primordial
dans le secteur bancaire.
Philippe Schintowski : Je voudrais ajouter que, dans le cadre de la
mise ne place de solutions Sab2i, on a fortement contribué à réduire les
coûts d’exploitation des banques, notamment des banques françaises ; vous
savez qu’en France les charges d’exploitation sont très fortes, mais on a
beaucoup d’établissements en France qui sont des filiales de banques ou
groupes bancaires étrangers (on a cinq filiales du groupe HSBC par exemple…)
et qui ont des ratios d’exploitation inférieurs à 50% ; c’est une
performance en France compte tenu justement du poids des charges du
personnel dans les comptes et résultats des banques, ce qui prouve bien
qu’il ne s’agit pas de coûts d’informatique ; en fait, les bas coûts
d’informatique que nous apportons contribuent à améliorer leur rentabilité ;
en plus, ils permettent à la banque de conquérir de nouveaux clients puisque
l’objectif ne constitue pas seulement à faire tourner les clients de la
banque mais d’atteindre un objectif de croissance, qui ne peut être possible
que si elle a les outils nécessaires pour aller conquérir de nouveaux
clients grâce à des meilleures offres bancaires.
La mise en place par les banques tunisiennes des solutions informatiques
est-elle bien engagée ?
Samir Zghal : Effectivement, si vous regardez l’historique des
banques tunisiennes sur les dix dernières années, il y a eu très peu de
projets d’envergure. Mais force est de dire qu’il y a eu quelques
exceptions, notamment l’entrée des opérateurs internationaux qui ont pris
position dans ces banques et ont mis en place quelques projets innovants qui
ont changé la donne aujourd’hui dans l’environnement tunisien.
Donc je reste confiant, même s’il n’y a eu que de rares exemples sur les dix
dernières années ; je sens que cette dynamique, à travers cet appel
d’offres, va nettement changer. Ce que j’espère pour les banques tunisiennes
c’est qu’elles prennent le pas tout de suite au risque d’avoir beaucoup de
problèmes à gérer plus tard.
Quelles sont les contraintes de cet appel d’offres ?
Samir Zghal : Effectivement beaucoup d’encre a coulé autour de cet
appel d’offres sur le choix de solutions tunisiennes, de la nécessité de
préserver l’emploi ou la chance aux Tunisiens pour accéder à cette expertise
bancaire. Ma réponse sur la question est toute simple : il serait difficile
aux SS2i tunisiens de prendre en charge, dans une période de temps aussi
courte, 7 projets bancaires à la fois, d’autant plus qu’aucune n’a
réellement participé à un projet similaire en Tunisie.
Le choix de s’associer à un opérateur ayant déjà géré des projets auprès de
banque d’envergure internationale est un garant de la réussite du projet.
Philippe Schintowski : Bien entendu, nous sommes intéressés par ce
projet qui est très ambitieux : déployer sept banques en un an, c’est une
performance ; on a prévu la réponse à l’appel d’offres qui va contribuer à
permettre de tenir cette échéance d’un an et donc de permettre de développer
une solution très complète et moderne. La difficulté de ce projet c’est le
délai et le nombre d’établissements, mais le fait de s’associer avec des
partenaires locaux qui connaissent bien le contexte local bancaire, la
réglementation, tout ceci constitue des éléments qui contribuent à
«faciliter» le développement de solutions tunisiennes, d’une offre adaptée
au marché tunisien. Je crois que tout cela est important pour pouvoir
répondre correctement à cet appel d’offres.
C’est quand
même lourd comme projet, non ?
Sans doute, mais c’est un projet intéressant et nous allons démontrer au
marché tunisien que nous sommes capables de le faire ensemble, en équipe. Je
crois que la réussite de ce projet aura un retentissement au-delà de la
Tunisie. Sab2i, OXIA et Finor ont chacun des expériences en dehors de son
marché.