Production logicielle
Gare à la stratégie et aux talents !
Alors que viennent de se tenir
les 3èmes rencontres méditerranéennes sur les nouvelles technologies de
l’information et de la communication au technopôle d’El Ghazala, il semble
qu’il y ait un consensus pour la création d’un réseau méditerranéen de
production de logiciels. Une opportunité de premier plan pour les
entreprises tunisiennes, à la condition expresse que ce domaine soit
bien plus pris au sérieux.
D’abord sur le plan stratégique. Car, faut-il rappeler que les sociétés de
services et d’ingénierie informatique, qui se sont courageusement investies
dans la production logicielle en Tunisie, ont le plus souvent fait cavalier
seul, ne comptant pratiquement que sur leurs propres ressources pour
s’imposer. Une attitude intenable quand on sait qu’à part de rares
exceptions, ce monde-là appartient aux multinationales (dont les moyens sont
quasi illimités) et aux consortiums (qui
unissent leurs ressources). Et il ne fait aucun doute à nos yeux que le
concept de groupement d’intérêt économique gagnerait à être étendu, avec les
aménagements de rigueur, à nos producteurs nationaux de logiciel s’ils
souhaitent vraiment garder leurs marchés et en conquérir de nouveaux.
Puis, dans le domaine délicat de l’identification des talents qui peuvent
poursuivre la vague créative, condition essentielle si l’on souhaite garder
sa place au soleil dans un marché aux standards les plus élevés. Et là, les
procédés pratiqués chez nous ne peuvent nous mener bien loin quand on voit
comment les Occidentaux se comportent vis-à-vis d’un point fondamental :
celui des jeunes talents dans les Universités et les grandes écoles. Il faut
répondre à une multitude de questions dans ce chapitre. Qui les observe ?
Qui suit leur carrière ? Qui fait attention à ceux d’entre eux qui sont «hors normes» ? Qui identifie les promesses ?… Pourquoi ne mettons-nous
pas sur pied une sorte d’Observatoire national des talents pour ne pas
perdre une miette de cette levure ?
Ces deux points ont une place centrale dans nos ambitions de créer des liens
de partenariat dans ce secteur avec les autres pays de la Méditerranée,
surtout ceux qui représentent des marchés de premier plan. Et c’est de nos
réponses aux interrogations qu’ils soulèvent que dépendra notre place au
soleil de l’avenir.
Maryam OMAR
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