Soutien de la BAD aux institutions financières africaines : n’est-il pas trop tard ?

Par : Autres

Soutien de la BAD aux institutions financières africaines : n’est-il pas
trop tard ?

 

C’est sur le thème «Réforme des stratégies de financement de développement
en Afrique, vers une promotion des opportunités d’emplois et de réduction de
la pauvreté», que s’est déroulés, à Abuja, les travaux de la 31ème Assemblée
annuelle de l’Association des institutions africaines de financement du
développement (AIAFD).

Mais il on se demande si cette réunion n’est pas organisé trop tard, puisque la plupart des
institutions de financement ont déjà disparu faute de stratégie cohérente
des Etats qui en sont généralement les principaux actionnaires et
bénéficiaires. En effet, la zone la plus touchée est sans aucun doute la

zone franc, où une restructuration drastique, un cadre réglementaire
contraignant et un statut de banque universelle, ont tout bonnement
réduit presque à néant le nombre des banques de développement, qui sont
passées de 3.600 à seulement 10. Cette situation rend naturellement ces
banques demandeuses de financement et de partenariats.

Pourtant, le vice-président de la Banque africaine de développement (BAD),
Chanel Boucher, lors de l’ouverture des travaux de cette 31ème assemblée,
n’a pas manqué de souligner dans une communication faite à cette occasion,
qu’au cours des dix dernières années la BAD a débloqué 25 milliards de
dollars pour le développement. En outre, à la lumière de la reconstitution
du FAD-10 (Fonds d’aide au développement) qui a augmenté de 43%, la BAD a
dans son portefeuille 120 projets pour un financement à court terme de 8
milliards de dollars.

Par ailleurs, évoquant la situation économique du continent et du secteur
financier, les réformes stratégiques dans les pays membres régionaux et les
actions menées par la Banque, M. Boucher a indiqué qu la BAD travaille de
plus en plus avec les communautés régionales, car, contrairement aux autres
institutions de développement, elle a pour «mandat statutaire, l’intégration
régionale».

Cependant, loin de nous l’idée d’engager une polémique ou de contredire le
vice-président de la BAD, on peut se demander dans quels pays et dans quels
projets cette somme de 25 milliards de dollars a été inveti, puisque
l’Afrique n’a jamais eu autant besoin de financement au cours de cette
période ?

Alors, on a envie de tirer un chapeau à la BAD pour cette intention de la
Banque de soutenir davantage les institutions de financement et les Etats,
dans le cadre des dernières initiatives destinées à réduire la pauvreté sur
le continent, notamment : les objectifs de développement du Millénaire,
l’Initiative sur l’eau et l’assainissement, et les recommandations de la
Commission Blair. Seulement, la majorité des peuples africains perçoivent
très peu les effets positifs des projets dits de développement réalisés sur
leur sol. Peut-être parce que certains de ces projets sont politiques et
donc souvent dénudés de toute logique économique.

Rappelons que, créée en 1975 sous le parrainage de la BAD et ayant son siège
à Abidjan en Côte d’Ivoire, l’AIAFD sert de cadre de concertation et
d’échanges aux institutions africaines finançant le développement en
Afrique.

 


Tallel Bahoury

 

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– 05 – 2005 :: 07:00  –  ©webmanagercenter