Entreprises
Les Tunisiens sont-ils épanouis dans leur travail ?
Le débat suscité par
WebManagerCenter sur la séance unique a apparemment réveillé de vieux démons
assoupis dans le subconscient de certains de nos compatriotes. Des réactions
de nos lecteurs déplacent ainsi les grosses pierres du ‘’paraître’’ pour
révéler ce qui se cachait au dessous : un mal d’être alarmant qui doit nous
convaincre de l’urgence de réfléchir sur le sens même de l’emploi, que ce
soit celui de l’ouvrier, du contremaître, du cadre ou du décideur.
«Quand j’entends le terme ‘’épanouissement au travail’’, j’ai l’impression
que je suis sous d’autres cieux», nous confie avec dépit l’un de nos
lecteurs. Des paroles d’une réelle gravité qui bousculent beaucoup de ce que
l’on sait sur le management et la culture d’entreprise. Mais le pire est
encore à venir dans les propos de notre lecteur : «Il est vrai que nos
travailleurs et cadres ne sont pas vraiment réputés pour leur engagement
moral indéfectible envers leurs entreprises et administrations. Mais il faut
dire que, de l’autre côté, les patrons et directeurs ne font rien pour
favoriser cet esprit d’engagement». Tout cela dit comme s’il s’agissait d’un
état de fait irréversible.
Et voici le coup de grâce : «Le résultat, c’est malheureusement un phénomène
de sédimentation comportementale qui s’est formé d’une génération à l’autre,
ponctuant l’enracinement de l’idée que le travail ne sera jamais valorisant
et que seuls les patrons profiteront de ses fruits (joie de vivre,
flexibilité d’horaire, plénitude matérielle…)».
Un constat démoralisant et une alerte car, pour une fois, les fantômes
subconscients ne se manifestent pas uniquement par le rêve mais montent
résolument à la surface sous la plume de nos lecteurs.
Maryam OMAR
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