Textile-habillement
A la croisée des chemins
C’est exactement à un carrefour
menant vers plusieurs directions que nous semble se trouver le secteur du
textile-habillement tunisien. Les menaces sont connues, les échappatoires
également. Et si nous concevons sans peine que les efforts de structuration
des professionnels ainsi que les mesures déployées par l’Etat sont en train
de raffermir progressivement le secteur, nous n’en sommes pas moins
convaincus que c’est la philosophie-même des chefs d’entreprise qui a besoin
d’un sérieux chambardement si nous souhaitons avoir notre place au soleil.
Les dernières mesures présidentielles pour le textile-habillement sont
venues en droite ligne de l’effort intelligent de la mise à niveau. Quatre
axes les caractérisent : un programme d’assistance technique, un programme
d’assistance financière, un double programme d’assistance à la fois
commerciale et en marketing, de nouvelles actions ‘’immatérielles’’
éligibles à l’ITP (investissements technologiques à caractère prioritaire).
Excellent ! mais que vont faire nos entreprises de ces outils ?
Un outil, quelle qu’en soit la force, ne vaut aucunement par lui-même mais
par ce que nous parvenons à en faire. Un ordinateur, par exemple, est un
outil moderne à gros potentiel mais il ne peut faire vraiment la différence
si nous l’utilisons uniquement pour des applications bureautiques. Par
contre, il devient une source extraordinaire de savoir quand nous l’ouvrons
sur les milliards de sources d’information d’Internet.
C’est la même chose pour ces mesures présidentielles. Si nos entreprises
parviennent à en profiter pour affermir leur structure sans jeter un regard
neuf sur leur stratégie, elles n’auront aucun sens. Une remise en question
qui doit, à notre sens s’attaquer courageusement à la sous-traitance, même
si celle-ci emploie aujourd’hui des dizaines de milliers de travailleurs.
Elle doit aussi savoir tirer le meilleur parti de cette co-traitance que
nous appelons de nos souhaits puisque celle-ci ne nous mènera pas loin si
elle laisse nos entreprises en dehors de la production à haute valeur
ajoutée, même si elle se veut garante de la pérennité de nos marchés.
Par-dessus tout, le chemin le plus en adéquation avec les impératifs de
globalisation nous semble conduire immanquablement vers l’intégration des
filières. Chemin très difficile à emprunter puisqu’il appelle à une tout
autre ampleur de nos ressources, qu’elle soient financières, techniques,
commerciales ou créatives.
Maryam OMAR
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