Management
Un nouveau sens pour la sécurité de l’emploi
Les a priori que l’on pouvait
avoir sur l’intérêt des cadres tunisiens pour le management de leurs
entreprises sont en train de s’effondrer devant les coups de boutoir des
innombrables réflexions de nos lecteurs qui n’ont pas cessé de nous étonner,
et de nous enchanter, par leur sensibilité flagrante à tout ce qui y touche.
«Je pense que la stratégie de l’entreprise et sa stabilité ont un rôle
primordial dans la psychologie de l’employé et, par conséquent, son
épanouissement», nous confie l’un d’entre eux. Et le propos nous semble sans
ambiguïté puisqu’il se dit clairement attentif à la pertinence des grands
choix de l’entreprise et à son obéissance aux principes de la bonne
gouvernance.
Tout cela fait apparemment partie d’un réflexe chez la plupart des employés
qui sont légitimement anxieux de préserver leur travail. Une dimension de la
sécurité de l’emploi dans son sens le plus large et une sorte d’épithète
pour cet épanouissement appelé de tous les souhaits. Notre lecteur résume la
chose en trois lignes : « L’épanouissement dans le travail est tributaire du
climat social de l’entreprise. Imaginez que l’on travaille dans une
entreprise et que l’on soit incertain si, le lendemain, l’on puisse revenir
ou non, pour cause de “crise financière” ou de compression des charges».
La réalité est pourtant très différente pour des raisons essentiellement
exogènes car il est clair que l’entreprise est aujourd’hui, plus que jamais,
sujette aux permanentes pressions du marché. Globalisé en hausse, celui-ci
impose une souplesse sans précédent aux entreprises et même si des arguments
sociopolitiques évidents parviennent à faire accepter l’usage d’une certaine
sécurité de l’emploi, la tendance qui se dessine montre une
institutionnalisation de la ‘’souplesse’’.
Cela ne veut pas dire, pour autant, que les employés ne trouveraient pas
leur compte dans cette nouvelle réalité. Car la sécurité de l’emploi prend,
pour eux, une autre signification et, au lieu de se baser majoritairement
sur des conditions traditionnelles comme l’ancienneté, elle sera de plus en
plus tributaire d’une somme de compétences qui augmenteront au fur et à
mesure que l’employé multiplie les (courtes) expériences.
Maryam OMAR
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