Banques : Bridées par manque d’ambition

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Banques

Bridées par manque d’ambition

 

Si nous souhaitons assurer un
avenir à nos banques, nous aurons à insister sérieusement sur la promotion
d’un environnement bancaire compétitif. En clair, il faut que nos banques
sortent de leur somnolence et prennent du poil de la bête ou alors elles
continueront à n’avoir aucun poids régional, comme c’est encore le cas
aujourd’hui. Voici à peu près la teneur du principal message du
vice-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie lors des rencontres de
l’Union des banques maghrébines qui viennent de se dérouler à Tunis.

Les banques tunisiennes (comme leurs homologues maghrébines) traînent quatre
boulets :


– elles sont ‘’obligées’’ de financer les économies nationales à cause de la
médiocrité de l’apport du secteur boursier,
– leurs activités sont cantonnées sur le marché local,
– présence étrangère à l’intérieur des banques (phénomène en principe
positif mais rendu négatif par le fait de non réciprocité),
– poursuite de l’interventionnisme plus ou moins grand de l’Etat.

Un constat qui nous semble s’expliquer par un seul fait : le manque
d’ambition, alors que le principe de conquête est devenu la règle pour le
secteur financier dans le monde entier.

Un tableau malheureusement terne mais qui laisse quand même une petite porte
ouverte par la communauté même de la situation des banques tunisiennes avec
leurs homologues maghrébines. Car, selon le vice gouverneur, l’espace
maghrébin pourrait être une anti-chambre de choix vers des espaces plus
larges et vers la mondialisation. Ainsi, si les banques tunisiennes
parvenaient à entrer dans une logique de complémentarité tous azimuts avec
leurs homologues maghrébines, elles pourraient devenir capables de sortit du
carcan de la taille réduite. Et, dans cette perspective, les consortiums
seraient les plates-formes idéales pour un tel partenariat entre nos banques
et celles des autres pays maghrébins. Et cela pourrait devenir la voie
royale vers les marchés internationaux.

Mais avant ce pas décisif, il est évident que les banques doivent
sérieusement assainir leur gestion et renforcer leur assise financière. La
réunion de banques fragiles ne donnerait qu’un fragile consortium, inapte à
résister aux bourrasques de la compétition internationale.
 

Maryam OMAR

 

 

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– 06 – 2005 :: 06:00  –  ©webmanagercenter