Vie
d’entreprise
La destruction créatrice !
Périodiquement, on entend çà et
là des voix qui s’élèvent pour ‘’dénoncer’’ que si peu soit tenté pour
remettre les entreprises essoufflées sur les rails et repêcher celles qui se
noient. Tout cela a évidemment un sens ; celui de préserver au maximum notre
patrimoine actif. Mais certains cas montrent qu’il serait parfois très sain
de laisser simplement faire le marché.
Que nos lecteurs se rassurent, nous ne sommes pas en train de prêcher un
libéralisme sauvage qui ne rend service à personne et qui n’est d’ailleurs
ni dans nos traditions ni dans les politiques de notre gouvernement. Ce que
nous souhaitons présenter, par contre, c’est que nous avons toutes les
raisons d’être sereins quand certaines entreprises (même de premier rang)
semblent réfractaires à tous les remèdes. Par exemple, quand le capital
confiance est passé par pertes et profits et que la clientèle détourne les
yeux vers d’autres fournisseurs.
Nous concevons indéniablement qu’il s’agit là d’un sujet très délicat et
très complexe, impossible à juger qu’au cas par cas, mais nous souhaiterions
juste rappeler quelques faits connus au niveau mondial.
Quand le célèbre indicateur de la Standard&Poors pour les entreprises
américaines les plus importantes démarra en 1957, il en sélectionna 500 pour
créer le ‘’S&P 500 Index’’. Quarante années plus tard, il ne resta que 74 de
ces 500 entreprises initiales dans le classement des 500 de l’année 1997.
En 1984, le Financial Times créa son FTSE 100 pour la centaine de leaders du
marché britannique. Vingt années plus tard, sa classification de 2004 n’en
comptait que 23 du lot de base.
Deux exemples parmi tant d’autres, simplement pour souligner que le monde de
l’entreprise (en Tunisie et partout ailleurs) est constamment en vie,
ouvrant de nouveaux domaines par ci, quittant d’autres sphères par là. Même
dans les cas extrêmes de disparition, il n’y a rien de plus naturel sitôt
que l’on a examiné toutes les possibilités de sauvetage, car aussitôt la
place est prise par un autre acteur plus adapté au marché. Schumpeter
appelle ce mécanisme ‘’la destruction créatrice’’
Maryam OMAR
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