Entreprises en difficulté
Valoriser le métier du diagnostic
L’une des idées les plus
brillantes (et les moins connues) de la loi de soutien aux entreprises en
difficulté, née il y a dix ans, réside, à notre sens, dans la création d’un
nouveau métier : l’expert en diagnostic. Il nous semble d’ailleurs que ce
métier n’a pas été valorisé comme il le mérite, puisque ce nouveau corps
qu’il préfigure sera certainement de plus en plus sur les devants de la
scène.
C’est lors des derniers amendements de la loi relative aux entreprises en
difficulté que la profession d’expert spécialisé dans le diagnostic a été
introduite, et ce, parce que l’on s’est rendu compte que le processus de
diagnostic imposait le recours à des compétences qui ont une connaissance
approfondie du secteur en question, non seulement en matière de comptabilité
mais aussi dans les domaines de la gestion, la direction, les finances et la
commercialisation. Car le législateur a considéré l’action de sauvetage dans
sa globalité ainsi que les spécificités de chaque entreprise et de son
environnement.
Il faut dire que les enjeux sont aussi délicats que nombreux puisqu’il faut,
par exemple, vérifier rigoureusement la légitimité de chaque unité à
prétendre rejoindre le programme de sauvetage. Comment être absolument
certain que telle entreprise souhaite suivre le processus parce qu’elle
passe par des difficultés réelles et non pas parce qu’elle cherche à éviter
d’honorer certains engagements vis-à-vis de ses financiers ou de ses
fournisseurs ? Et les cas de figure sont nombreux…
Cette nouvelle profession a donc la lourde charge d’ausculter et d’évaluer
pour que l’outil aille à ceux qui en ont le plus besoin. Ses compétences
multiples lui permettent de le faire et de démontrer qu’elle rend vraiment
service à la communauté nationale et c’est pour cela qu’elle doit être bien
mieux connue de la part du monde de l’entreprise. Nous croyons, par exemple,
qu’il ne serait pas exagéré d’organiser carrément une sorte de séminaire
national qui lui soit consacré. Un séminaire qui permettra de faire
connaître cette nouvelle profession mais qui sera aussi l’occasion de faire
le bilan de ses interventions.
Maryam OMAR
|