Intégration
Le privilège de l’huile d’olive
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Quand la nature vous place dans
une sorte de position de monopole sur le marché, il est tout à fait naturel
d’en profiter. Pourtant, telle n’est malheureusement pas l’intégralité de la
position tunisienne dans le secteur de l’huile d’olive. De fait, nous sommes
encore victimes de l’adage : ‘’Bon élève, mais peut mieux faire !’’
La Tunisie, second producteur et exportateur mondial de l’huile d’olive, se
trouve aujourd’hui dans une position privilégiée créée par, en gros, deux
facteurs :
– notre position aux abords de la Méditerranée, la qualité de notre sol, la
réunion de conditions climatiques idéales, des traditions millénaires pour
l’olivier…
– notre pari, très tôt, sur ce secteur avec tout ce que cela a nécessité
d’investissement, d’amélioration des plants, de recherche, de mécanismes
d’aide aux producteurs, de promotion de l’exportation…
Le résultat, c’est que l’huile d’olive tunisienne est une vraie célébrité
dans le monde, avec une tendance constante à en souligner la réputation
alors que le monde entier est pris dans la frénésie bénéfique des produits
bio et que toutes les études des grands instituts nutritionnistes dans le
monde montrent sans ambiguïté que le nectar de l’olivier est l’un des
éléments de base qui assurent une santé et une longévité exceptionnelles.
Notre système de production devient sans cesse plus mature et plus
intelligent, même s’il reste à réussir l’augmentation de la part de l’huile
conditionnée, à signer une plus grande adaptation aux circuits de
distribution, à diversifier les cibles de l’exportation, à améliorer les
systèmes de qualité …
Tout cela est d’ailleurs en bonne voie, mais c’est par contre notre manière
de penser dans ce secteur qui nous semble devoir être réexaminée. D’abord en
réfléchissant aux meilleures manières d’intégrer la totalité de la filière ;
de la production à la présentation à l’étalage. Car, si nous parvenons à le
faire, c’est toute une collection de niveaux de valeur ajoutée que nous
parvenons à additionner avec, à la clef, des milliers de nouveaux emplois de
toutes catégories : agronomes, designers, commerciaux, conditionneurs,
prospecteurs …
Et puis, surtout, en nous comportant désormais comme si notre huile d’olive
n’était pas privilégiée. Nos réflexes de compétitivité n’en seraient que
plus fulgurants.
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Maryam OMAR
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