Emission obligataire du 8 juin : 400 millions d’Euros à meilleur prix
Les
conditions de l’emprunt obligataire en Euros, conclu par l’Etat tunisien
jeudi 8 juin, sont meilleurs que celles de l’émission de 2003, souligne le
Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie.
Ordinaire
et extraordinaire à la fois. C’est un peu le message que M.Taoufik Baccar,
Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (B.C.T.) a voulu faire passer,
ce matin au cours d’une conférence de presse, à propos de l’émission
obligataire d’un montant de 400 millions d’Euros (avec un taux d’intérêt
nominal de 4,5%, un «taux de rendement pour l’investisseur de 4,607%
-décomposé en un taux du marché de 3,537% et une marge du risque tunisien de
1,070%), réalisée le 8 juin, et à laquelle sa conférence de presse du jeudi
23 juin a été consacrée.
Cette
opération –la dix-neuvième du genre (mais la quatrième en Euro, 121 en Yen
et 3 en dollar) est ordinaire parce qu’ «il s’agit d’une émission prévue
dans le cadre du budget de l’Etat au titre de l’année 2005 », qui a
«autorisé le recours au marché financier international pour la mobilisation
d’une partie des ressources nécessaires », bien qu’il «ait donné la priorité
au renforcement des ressources propres pour la couverture des dépenses ».
Mais
l’opération est également extraordinaire –même si le Gouverneur de la B.C.T.
a évité d’utiliser le mot- parce qu’elle a été réalisée à de meilleures
conditions que les autres emprunts. Alors que la précédente émission
obligataire en 2003 (sur dix ans) l’a été avec une marge de 230 points de
base, celle-ci n’a cette fois-ci pas dépassé les 107 points, pour une
maturité de 15 ans.
«Cette
baisse significative du niveau de la marge – qui a permis à la Tunisie de
réaliser une économie de «plus de 120 millions de dinars pour la durée de
l’emprunt (15 ans)-traduit une confiance accrue de la part des investisseurs
dans le risque tunisien », fait remarquer le Gouverneur de la B.C.T.
La
nouvelle émission a vu le volume des demandes exprimées par les
investisseurs atteindre 1538 millions d’Euros, soit «plus de 5 fois l’offre
initiale » et «le niveau le plus élevé jamais atteint par les émissions
tunisiennes », souligne M.Baccar.
Cette
émission, la première en Euros sur 15 ans effectuée par un pays d’Afrique du
Nord et du Moyen Orient, «a permis de nous positionner sur le marché des
émissions à 15 ans », puisque les précédentes avaient des durées de 7 et 10
ans. Ce qui fait entrer la Tunisie, observe M.Baccar, dans le «cercle
restreint des pays emprunteurs capables de mobiliser des ressources en Euros
sur une longue période à l’instar des pays ayant récemment intégré l’Union
Européenne (Pologne, Tchéquie, Hongrie)».
Dernier motif de satisfaction pour le gouvernement tunisien, la nouvelle
émission se comporte de manière «très favorable jusqu’à présent dans la
mesure où la marge » est tombée à 101-102 points de base, «alors que la
dernière émission mexicaine a enregistré une hausse de la marge » pour
atteindre parfois 120 points de base, se félicite M.Baccar.
Les
