Services
Etes-vous mûrs pour la libéralisation ?
Au moment où la Commission
européenne a décidé d’entamer les “discussions’’ sur la
libéralisation des services et des investissements avec les partenaires
méditerranéens de l’UE, il paraît évident qu’à part le tourisme, les
exportations d’une foule de secteurs du Sud (dont la Tunisie) vers l’Union
restent entièrement à développer.
Sujet à polémique, la libéralisation totale des services est cependant
inéluctable et s’il va de soi que nous devons continuer à nous y préparer de
la meilleure manière, il ne fait pas l’ombre d’un doute que nos entreprises
ont beaucoup d’argent à prendre dans cette dynamique. Il ne fait également
aucun doute que le potentiel des services est de plus en plus considérable
alors qu’aujourd’hui le commerce des services entre l’UE et le sud
méditerranéen représente à peine une part médiocre de 3,5% du volume total
du commerce de services de l’Union.
Le filon ne s’arrête pas à l’UE et la Commission souligne d’ailleurs que les
négociations poursuivent également le dessein de stimuler une intégration
régionale plus rapide entre les pays du Sud tout en avertissant qu’étant
donné la fragmentation du marché dans le sud de la Méditerranée, le volume
actuel des échanges intra-régionaux représente moins de 15% du volume global
des échanges régionaux.
Il s’agit là d’un dilemme persistant, aussi bien pour les entreprises
tunisiennes que pour toutes ses consœurs du sud de la Méditerranée. Dans
beaucoup d’esprits, la proximité géographique est certainement une
bénédiction pour ceux qui ont le bon sens de multiplier les relations d’échanges
avec le proche voisin. C’est logique, c’est possible et c’est porteur de
marchés. Alors, pourquoi ? Et, par pitié, n’évoquez surtout pas les
soi-disant “obstacles politiques’’ et si vous voulez vraiment accuser
quelque chose, revoyez vos stratégies de marketing.
Aujourd’hui, les exportations de services des pays méditerranéens vers l’UE
relèvent essentiellement du tourisme, alors que d’autres opportunités
n’attendent qu’à être défrichées dans les services financiers, les
télécommunications, la distribution, l’énergie, les services
environnementaux et les transports. Et c’est dans ces créneaux que nos chefs
d’entreprise devraient s’efforcer de s’engouffrer car c’est uniquement de
la sorte qu’ils peuvent être prêts aux conséquences de la libéralisation des
services.
Maryam OMAR
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