Investissement à l’étranger : Les Tunisiens à la découverte de l’Eldorado libyen

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Investissement à l’étranger
Les Tunisiens à la découverte de l’Eldorado libyen

 

libye_09072005.jpgMalgré tous les obstacles
d’ordre bureaucratique, les entreprises tunisiennes commencent à investir en
Libye.
Après y avoir consacré l’un des quatre ateliers de sa «Conférence sur le
libre-échange» (Tunis, 29-30 juin 2005), la Chambre tuniso-américaine de
commerce envisage d’organiser, en Libye même, et en partenariat avec la
Chambre tuniso-libyenne, un congrès sur l’investissement dans ce pays. C’est
ce qu’a annoncé Mme Chafika Chamas, vice-présidente de la TACC, qui a piloté
l’atelier sur «doing business in Libya».

 

Un projet qui répond à une
demande de plus en pressante d’opérateurs tunisiens désormais convaincus que
le moment est venu de se lancer à l’assaut du marché libyen, non pas à
partir de la Tunisie et dans le cadre de simples relations commerciales,
mais de l’intérieur même en y investissant dans des projets à 100%
tunisiens, mixtes (tuniso-libyens) ou tripartite (tuniso-américano-libyen)
–ce qui est l’objectif de la TACC.

En effet, après avoir longtemps hésité à sauter le pas, les hommes
d’affaires tunisiens sont disposés à s’implanter en Libye tout simplement
parce que le durcissement de la concurrence pour la conquête de positions
sur ce marché impose une présence sur place.

D’ailleurs, la Chambre tuniso-libyenne, toujours sollicitée par les
opérateurs des deux pays –l’est de plus en plus, du côté tunisien, par des
investisseurs envisageant de monter des entreprises en Libye.

En dépit de l’absence des responsables libyens invités par la TACC,
l’atelier sur «Doing business in Libya» a confirmé cet intérêt grandissant
des entreprises tunisiennes pour l’investissement en Libye et apporté une
somme importante d’informations sur le climat des affaires, les formalités
et les difficultés afférentes au lancement de projets dans ce pays.

Le message véhiculé durant l’atelier sur «doing business in Libya» par les
différents intervenants, dont en particulier M. Ali Dhaouadi, directeur
exécutif de la Chambre tuniso-libyenne, se résume en quelques mots : le
marché libyen est très porteur et prometteur mais très difficile d’accès.
Certes, la Loi n°5 sur l’investissement étranger a apporté quelques
garanties aux investisseurs, en particulier contre le risque de
nationalisation. Mais «il demeure des difficultés», souligne M.Ali Dhaouadi.

D’abord, «la simple obtention de l’autorisation de s’établir en Libye ne
garantit pas de jouir des avantages prévus par la loi». Car «pour chaque
avantage il faut revenir à l’administration». Ce qui «fait hésiter les
investisseurs étrangers à venir investir».

De même, actuellement, l’investisseur étranger n’accède pas automatiquement
à la propriété d’un bien immobilier car «cela reste soumis à autorisation
des autorités».

En outre, les Tunisiens désireux d’investir en Libye ont pendant longtemps
été confrontés à un problème de taille consistant en l’obligation –légale-
d’investir 1 million de dinars au moins. Toutefois, ce problème semble en
voie de résolution puisque les autorités libyennes ont récemment accepté de
ramener la barre à 500.000 dollars –exceptionnellement pour les Tunisiens.
Toutefois, les investisseurs tunisiens –du moins ceux qui n’ont pas les
moyens de monter leurs projets sur leurs fonds propres- continuent d’être
confrontés au problème du financement.

En effet, l’investisseur tunisien se trouve devant un double veto. D’un
côté, les banques tunisiennes n’acceptent pas de financer des projets en
dehors du territoire national. De l’autre, la Loi n°5 sur l’investissement
interdit aux banques libyennes d’accorder des crédits à des investisseurs
étrangers.

Néanmoins, un petit pas en direction d’une –éventuelle- solution a été
franchi récemment avec l’acceptation par les autorités libyennes d’autoriser
les banques locales à financer des projets tunisiens en Libye, mais avec les
garanties de banques tunisiennes. Mais ces dernières semblent avoir ont rejeté la
proposition.

Malgré tous ces obstacles, une bonne trentaine de projets tunisiens sont en
cours de réalisation en Libye. Ce qui veut dire que l’on assistera à une
véritable ruée sur la Libye le jour où le casse-tête du financement sera
réglé.

 


Moncef MAHROUG


 

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– 07 – 2005 :: 06:00  –  ©webmanagercenter