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Entreprises
Un point de vue décapant
C’est un regard acerbe que vient
de poser sur l’entreprise tunisienne M. Fathi Farah, l’un de ses ex-patrons,
avec un nouveau livre passablement pamphlétaire : ‘’La Tunisie et la société
de l’information’’. Il remet également les points sur les ‘’i’’ avec des
indicateurs choisis qui aident à y voir plus clair. Par exemple le fait que
la Tunisie compte 12 entreprises pour 10 mille habitants alors que ce taux
est de 90 en Espagne et bien plus dans d’autres pays européens et
asiatiques, sans parler des Etats-Unis.
M. Farah n’y va pas de main morte quand il s’attaque au manque de
structuration de certaines entreprises tunisiennes et même certains groupes.
Il affirme que celles-ci ont besoin d’un grand travail d’ajustement : toutes
les notions de statuts rigides, de structures unitaires et de centralisme
bureaucratique doivent faire place à celles qui fondent la ‘’rationalité’’
de la nouvelle économie.
Selon lui, ces notions de rationalité se manifestent d’abord par la
confiance en l’homme où il est possible de ‘’déléguer sans capituler’’ grâce
à un système de contrôle adapté. Et aussi par la consécration d’une logique
d’évolution, de structures dialectiques et pluralistes, de décentralisation,
de recours aux processus objectifs de décision, de respect du critère de
rentabilité concurrentielle, de liberté d’initiative, du droit à l’erreur,
de la responsabilisation, du jugement par le résultat, de l’aide à la
mobilité, de l’ouverture sur le monde et de l’ouverture sur l’avenir.
Vous avez sans doute remarqué que ce vaste programme comprenait une première
: le droit à l’erreur que M. Farah souhaite vraisemblablement
institutionnaliser. Une notion anglo-saxonne qui place sur le même pied
d’égalité aussi bien la réussite que l’échec pour valoriser l’expérience
personnelle autant que celle de l’entreprise.
Un point de vue décapant qui nous semble propice à une nouvelle ‘’lecture’’
du monde de l’entreprise en Tunisie qui suit de manière plus tranchée les
changements profonds que ce domaine connaît de plus en plus dans le monde,
aussi bien dans les sources de financement que dans la gestion du salariat,
en passant par les systèmes de recherche/développement, le marketing et les
systèmes d’information.
Maryam OMAR
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