|
Habillement
Ce qui manque à nos pantalons de ville et jeans
Tous les avis (qu’ils soient de
l’intérieur ou de l’étranger) s’accordent à dire que la branche ‘’pantalons
de ville et jeans’’ de notre secteur du textile/habillement a le vent en
poupe depuis des longues années, vu que les ouvrières tunisiennes ont appris
sur le bout des doigts toutes les ficelles pour une production de qualité et
que nos patrons savent de mieux en mieux comment gérer et comment vendre.
Seulement, il faut se rendre à l’évidence que ce n’est plus suffisant au
regard de la concurrence qui, ne l’oublions pas, ne vient pas uniquement de
la Chine mais aussi du Sud de la Méditerranée et de l’Est de l’Europe entre
autres.
Les experts disent, certes, que nous avons encore à apprendre dans le
domaine de la gestion de ce genre d’unités, dans les procédés de
fabrication, le niveau de rendement, la commercialisation des produits, la
cohérence du marketing, une certaine intégration des filières, plus
d’attention aux circuits de distribution… Mais, à notre sens, toutes ces
questions techniques ne présentent qu’une facette de la lutte pour la survie
de notre secteur du textile/habillement.
L’enjeu principal (et le plus difficile) est ailleurs, il est beaucoup moins
‘’quantifiable’’ et certainement plus délicat à réussir. Il s’agit de la
notion complexe de créativité, poussée, ici bien plus qu’ailleurs, dans ses
derniers retranchements. N’oublions pas que les pantalons de ville et,
spécialement, les jeans ciblent à l’exportation une population européenne
réputée hautement exigeante.
Ici, la mode a une signification tangible, s’inscrivant dans la vie de tous
les jours. Le raffinement est un composant fondamental de la personnalité.
La folie ‘’in’’ fait l’unanimité chez les jeunes et, souvent, les moins
jeunes…
Nous sommes convaincus qu’il n’y a pas d’autre alternative pour tirer
vraiment notre épingle du jeu. Le chemin déjà suivi par les plus
intelligentes de nos entreprises devra devenir aussi celui du gros des
troupes. Ses maîtres-mots sont : personnalisation, diversification des
gammes, petites séries…
C’est ce qui manque à nos pantalons de ville et jeans et c’est de la sorte
qu’ils auront toutes les chances de se retrouver sur les étalages des
boutiques européennes.
Maryam OMAR
|
