OMS
Pandémie grippale : 7 millions de personnes menacées
(suite et fin)
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Par
Talel
Bahoury
Après avoir publier les deux précédents articles sur les causes et manifestations de
cette éventuelle pandémie, nous vous livrons aujourd’hui les précautions
envisagées par les experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS),
mais également leur crainte. Car ils sont formels : en cas de pandémie,
avant de trouver le remède, plusieurs millions de personnes risque de
mourir, parce qu’il n’existe aujourd’hui aucun traitement qui soit efficace.
La pandémie : les mesures de précautions à prendre
Au cours des trois dernières années, les spécialistes mondiaux de la santé
sont hantés par la théorie d’une éventuelle pandémie de grippe. Car ils
craignent l’éclosion d’un virus grippal mutant, et résistant donc à tout
vaccin et indifférent à tout anticorps. La crainte des scientifiques est
basée sur deux arguments :
– Primo, la grippe aviaire. A partir de là, les spécialistes évoquent
les cas de grippe aviaire survenus récemment en Asie, ce qui les pousse à
évoquer l’hypothèse d’une pandémie. Ils rappellent qu’en hiver dernier, la
grippe aviaire avait causé la mort de plusieurs personnes en Asie, et la
destruction de plus de 100 millions de poulets à travers le monde. Mais ce
qui inquiète le plus les experts de l’OMS, c’est la virulence de ce virus
puisque sur les 44 personnes contaminées, 32 en sont mortes.
Et ce n’est pas fini, car le H5N1 – le nom scientifique du virus- a été
détecté chez le cochon ; de quoi donner du tournis aux experts scientifiques
surtout quand on sait la similitude biologique entre l’être humain et le
porc.
En outre, ils pensent que le virus pourrait se recombiner avec d’autres
virus dans l’organisme du porc, donnant naissance à un «super virus» avec
deux conséquences possibles : il aurait la virulence de la grippe aviaire et
surtout la transmissibilité interhumaine de la grippe «normale». D’où risque
de pandémie.
A ce niveau, les scientifiques de l’OMS attirent l’attention sur les risques
d’un tel scénario dont la vitesse de propagation serait proportionnelle à
celle de la fréquence des avions dans les aéroports.
– Secundo, les experts prennent en compte l’élément chronologique, se
fondant sur le fait qu’une pandémie survient tous les 40 ans en moyenne. Ils
rappellent donc qu’on est à la 36ème année depuis la dernière
pandémie (la grippe de Hongkong de 1968/69).
Des moyens de lutte peu nombreux
Face à cette gravité, les experts internationaux considèrent les traitements
généralement utilisés s’avèreront peu ou pas efficaces.
En effet, les traitements symptomatiques n’auront aucun intérêt devant une
pandémie grippale ; les vaccins n’auront de sens de succès qu’après avoir
enregistré le premier cas de grippe et d’e extraire une souche pour ensuite
synthétiser le vaccin et le produire en quantité suffisante pour vacciner
les populations… Une opération que les experts de l’OMS estiment entre 3 et
6 mois, ce qui veut dire à coup sûr le décès de plusieurs millions de
personnes.
Quant aux traitements antiviraux, ils se sont avérés inefficaces face à la
grippe aviaire. L’OMS donne cependant quelques signes d’espoir à ce niveau,
puisque ses experts notent que la nouvelle génération d’antiviraux, les
«inhibiteurs de la neuraminidase», pourraient constituer un remède car ils
agissent, à la différence des antiviraux de la première génération, sur c
virus et sur toutes les souches connues de virus influenza.
C’est pourquoi l’OMS lance une recommandation à tous les gouvernements «de
stocker l’un des inhibiteurs de la neuraminidase dans le cadre d’une
préparation à la pandémie, ou pandemic planning».
Est-ce que cet appel sera entendu ? C’est la question qui se pose, d’autant
plu que les gouvernements ont l’habitude d’attendre jusqu’à la dernière
minute pour commencer à bouger, au moment où il est souvent trop tard.
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