Entrée
en vigueur le 1er juillet 2005, l’Accord de libre-échange entre la Tunisie
et la Turquie ouvre de nouveaux horizons pour le développement des échanges
commerciaux et des investissements dans les deux sens.
Depuis le 1er juillet 2005,
beaucoup d’obstacles, notamment tarifaires, qui entravaient le développement
du commerce entre les deux pays ont été levés par l’entrée en vigueur de
l’Accord de libre-échange conclu par les deux parties.
A l’instar de l’accord liant
la Tunisie à l’Union européenne, ce traité prévoit l’instauration d’une zone
de libre-échange par étapes sur une période de dix ans. La Tunisie, qui
exporte surtout des engrais et importe principalement des équipements et des
intrants, attend de cet accord qu’il aide à rééquilibrer sa balance
commerciale avec la Turquie «largement déficitaire» en faveur de ce pays,
souligne M. Khédija Chahloul, directrice générale de la Coopération
internationale au ministère du Commerce et de l’Artisanat.
La Tunisie a déjà obtenu la
possibilité de faire entrer ses produits industriels sur le marché turc sans
droits de douane. «Dans le cadre de l’accord de Libre-Echange (A.L.E.), la Turquie a déjà éliminé tous les droits de
douane sur les produits industriels tunisiens permettant ainsi à la Tunisie
de bénéficier des opportunités qu’offre le marché turc dont le montant
global des importations s’élève à 100 milliards de dollars US par an»,
souligne M. Sadi Ulusoy, conseiller commercial à l’ambassade de Turquie à
Tunis.
Cet avantage est susceptible,
estime Mme Chahloul, de favoriser la diversification des exportations
tunisiennes par le biais de la Turquie qui «travaille beaucoup avec les pays
turcophones d’Asie et avec l’Europe». Mais «c’est à nos opérateurs d’en
profiter», insiste la directrice générale de la Coopération internationale
au ministère du Commerce et de l’Artisanat.
La Tunisie a aussi déjà
engrangé un autre acquis : à partir du 1er juillet, «les
industriels tunisiens du textile ont la possibilité d’acheter du tissu turc,
de le transformer en vêtements en Tunisie et de l’exporter sur le marché
européen à o%», rappelle Mme Chahloul.
Il s’agit là de la décision
n°1/2005 du 14 juillet 2005 rendue publique par le Conseil d’Association
Tunisie – Union européenne et qui «sera favorable au textile tunisien»,
indique M. Sadi Ulusoy. Certes, il s’agit d’une dérogation valable une
année, mais cette possibilité deviendra durable après l’entrée en vigueur,
en principe cette année, du «cumul paneuromed», explique Mme Chahloul.
Pour sa part, ajoute Mme
Chahloul, la Turquie a «obtenu l’alignement sur l’Union européenne en
matière de tarifs de matières premières, équipements et produits semi-finis
et un démantèlement tarifaire pour les autres produits». La Tunisie a mis en
place deux listes pour la réduction progressive des droits de douane sur les
produits industriels d’origine turcs, sur une période de 7 à 9 ans.
Dans l’immédiat, cependant,
constate M. Ulusoy, le principal impact de l’Accord de Libre-Echange
tuniso-turc (A.L.E.) est l’accroissement de l’intérêt des hommes d’affaires
des deux pays pour le développement du courant des échanges commerciaux,
certes, mais, surtout, des investissements. Cet intérêt grandissant se
traduit, notamment, par une augmentation du nombre de visites échangées de
haut niveau, note le Conseiller Commercial auprès de l’Ambassade de Turquie
à Tunis.
En ce qui les concerne, les
hommes d’affaires turcs estiment, observe le diplomate turc, que la Tunisie
a beaucoup d’atouts et la considèrent comme un «pays prometteur ayant une
base économique et financière solide et toutes les infrastructures
nécessaires».
Concernant l’application
effective de cet accord, la Turquie a publié un communiqué relatif au
«Certificat de Circulation» qui doit accompagner tous les produits turcs
exportés vers la Tunisie, indique M. S. Ulusoy. Et en attendant que la
Tunisie publie prochainement le même communiqué, la Turquie a mis en place
un dispositif transitoire qui permet de se faire rembourser ultérieurement
les droits de douane payés après le 1er juin, et ce sur présentation d’un
«Certificat de Circulation», précise le diplomate.
D’après M. Ulusoy, les hommes
d’affaires turcs s’intéressent entre autres à plusieurs secteurs dont en
particulier le textile, l’industrie des composants automobiles, la
construction, et la machinerie. Il a noter aussi qu’actuellement
l’investissement turc en Tunisie est relativement faible mais va augmenter.
Plusieurs projets, surtout
dans le textile et dans l’agriculture, et particulièrement dans la pêche,
sont en phase d’étude.