Le nouveau président de la BAD prend ses fonctions
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Elu
en juillet dernier à Tunis, M. Donald Kaberuka a prêté serment hier 1er
septembre 2005, lors d’une cérémonie à l’Agence temporaire de relocalisation
de l’institution à Tunis, et ce en présence du président et de membres du
Conseil des gouverneurs, des administrateurs de la Banque, du corps
diplomatique, de la haute direction et du personnel de la Banque.
«Moi DONALD KABERUKA, président de la Banque africaine de développement,
prends ici l’engagement solennel, devant le président du Conseil des
gouverneurs et les membres du Conseil d’administration, de respecter les
dispositions de l’Accord portant création de la Banque africaine de
développement, de me conformer à ses règlements, de m’acquitter de mes
devoirs et de mes fonctions, tels qu’ils sont énoncés dans ces règlements,
avec loyauté, discrétion et conscience, et de régler ma conduite en tant que
président de la Banque en ayant uniquement et constamment à l’esprit
l’intérêt de la Banque, conformément aux articles 37 et 38 de l’Accord
portant création de la Banque…».
Selon le communiqué de la Banque, le nouveau président de l’institution a
prononcé une allocution juste après son investiture dans laquelle il a
déclaré «qu’il souscrivait à la stratégie de la Banque consistant à se
repositionner en tant qu’institution dont la gestion est axée sur les
résultats, à se rapprocher davantage de ses clients et à renforcer ses
capacités pour mieux comprendre la situation économique des pays et du
contient africains».
Cependant, on peut remarquer dans la suite de sa déclaration une certaine
volonté de changement, surtout lorsqu’il a souligné que «La BAD doit
s’efforcer de devenir une institution du savoir, un recours de premier ordre
pour les questions intéressant le développement économique du continent». Et
d’ajouter : «Le renforcement de notre capacité à échanger, la réduction des
coûts et des risques d’entreprise en Afrique, ainsi que l’élargissement de
nos marchés et l’attraction des investissements privés sont les seules
solutions durables».
Mais sachant la tâche ardue, le nouveau président considère qu’«il est
indispensable que la Banque et ses partenaires recherchent les moyens de
juguler les chocs exogènes, comme la flambée des cours mondiaux du pétrole,
et apportent les ajustements nécessaires au système commercial
multilatéral».
Par ailleurs, M. Donald Kaberuka note que les conditions favorables à la
réussite des affaires, et qui sont clairement définies dans le NEPAD, sont
d’une importance vitale. Il fait allusion essentiellement à la création d’un
environnement propice, de la stabilité politique et économique, de la
promotion de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et
l’abus de pouvoir, ainsi que de l’instauration d’un cadre réglementaire
prévisible.
A travers ce qui précède, il est clair que M. Kaberuka nourrit de nouvelles
ambitions pour la BAD, et peut-être que M. Kabbaj, dans son discours
d’adieu, ne s’est pas trompé en déclarant être confiant et heureux que la
Banque ait maintenant un nouveau président qui lui fera atteindre de
nouveaux sommets, étant donné «sa riche expérience des problèmes du
développement de l’Afrique»”.
M. Kaberuka a fait ses études en Tanzanie et au Royaume-Uni où il a obtenu
une maîtrise et un doctorat en Économie à l’Université de Glasgow, Écosse.
Il parle couramment l’Anglais, le Français et le Swahili.
De 1997 à son election à la tête de la Banque, il a été Ministre des
finances et de la planification économique du Rwanda, et est reconnu comme
principal architecte de la réussite du programme de reconstruction et de
réforme économique de son pays, en situation de post-conflit.
Il a initié et mis en oeuvre des réformes économiques et de gouvernance
majeures dans les domaines fiscal, monétaire, budgétaire et structurel, y
compris l’indépendance de la Banque centrale. Ces réformes ont été
couronnées par la reprise largement reconnue de l’économie du Rwanda et par
une croissance économique soutenue, et ont permis à ce pays de bénéficier de
l’annulation des dettes dans le cadre de l’initiative PPTE en avril 2005.
Avant son entrée au gouvernement, M. Kaberuka avait à son actif 12 années
d’expérience dans les domaines bancaire, industriel, financier, commercial
et dans les questions de développement.
En qualité de ministre des finances et de la planification économique, le
nouveau Président était Gouverneur pour le Rwanda à la Banque mondiale, au
Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque africaine de
développement.