[04/09/2005 13:05:10] ROME (AFP) Le gouvernement italien a décidé de réquisitionner les hôtesses et stewards de la compagnie Alitalia appelés par un syndicat à cesser le travail mardi et mercredi pour éviter à la compagnie en difficulté financière un neuvième mouvement de protestation cette année. “Des grèves de ce type sont inopportunes dans un moment aussi délicat pour Alitalia”, a expliqué le ministre italien des transports Pietro Lunardi après avoir ordonné le report de la protestation en raison “des graves désagrements qu’auraient eu à subir les voyageurs durant 48 heures”. Au bord de la faillite il y a un an, la compagnie aérienne a lancé un plan de restructuration prévoyant notamment la suppression de 3.700 emplois (sur plus de 20.000), une recapitalisation à hauteur de 1,2 milliards d’euros et le passage de l’Etat sous les 50% du capital. Mais les banques allemande Deutsche Bank et italienne Banca Intesa tardent à s’entendre pour garantir l’augmentation de capital, craignant que l’entreprise ne puisse faire face à la hausse des prix du pétrole. Malgré la décision du gouvernement, le syndicat autonome Sult, majoritaire chez les hôtesses et les stewards de la compagnie italienne avec un millier d’adhérents revendiqués sur quelque 4.000 salariés, a maintenu son appel à cesser le travail. Le Sult, qui a déjà reporté un mouvement de protestation fixé aux 30 et 31 août, proteste contre la privation de ses droits syndicaux décidée par la direction au début du mois d’août. La direction d’Alitalia a justifié cette exclusion par le refus du syndicat de signer en février les accords d’application de la nouvelle convention collective des assistants de vol. La législation italienne n’accorde en effet la représentativité syndicale qu’aux organisations qui adhèrent à ce type d’accord. “Pour nous, c’est la fin des activités syndicales sur le poste de travail, des heures de réunions qui ne sont plus rétribuées, la suppression d’un espace pour afficher nos revendications, et, évidemment, notre absence aux tables de négociations”, a affirmé à l’AFP le secrétaire national du Sult, Paolo Maras. “Dans ce système, ce n’est plus le salarié qui choisit son syndicat, mais l’entreprise qui lui dit où il doit s’inscrire. C’est un retour en arrière de 50 ans que nous ne pouvons pas accepter”, ajoute-t-il. Cette argumentation n’a pas convaincu la Commission de garantie, l’autorité officielle chargée de faire respecter le service minimum dans les “services publics essentiels”, qui voit dans cette grève une atteinte à la libre circulation des citoyens. Les salariés rebelles risquent des amendes comprises entre 250 et 500 euros par jour en cas de non respect de la réquisition. Alitalia a déjà fait face à huit mouvements sociaux depuis le début de l’année 2005, qui l’ont contraint à annuler plus d’un millier de vols nationaux et internationaux. |
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