La Prius de Toyota, ce qu’il y a de mieux pour l’économie d’énergie en
Tunisie ?
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Les
spots sur l’économie d’énergie en Tunisie sont sans appel : des centaines de
millions de dinars sont dépensés chaque année par la Caisse de compensation
et le consommateur dans l’énergie. Avec les augmentations vertigineuses des
prix du pétrole, la facture risque très fort de s’alourdir de plus en plus.
La parade ? Ne plus utiliser de véhicule. Illusoire ! Réduire sa
consommation ? Ce n’est pas évident.
En fait, la parade a été trouvée par le constructeur japonais Toyota et, aux
Etats-Unis tout comme en Europe, on ne jure plus que par elle. C’est la
voiture de l’avenir, estiment certains. Il n’y a qu’elle pour nous sauver
des griffes des pays de l’Opep, parient les autres. Cette voiture, c’est la
Toyota Prius. Une voiture hybride (dont vous avez certainement entendu
parler vu le tapage qu’il y a autour d’elle actuellement) combinant
l’essence et l’électricité.
A notre grand bonheur, elle consomme plus d’électricité que d’essence. Et vu
que ce courant électrique est pratiquement gratuit (les batteries se
rechargent toutes seules) et qu’il est surtout propre, on frappe d’une
pierre deux coups : on protège l’environnement et on réduit la facture de carburant.
Cette Prius dispose d’une autonomie de 700 kilomètres avant de passer à la
réserve d’essence. Mais on doute fort de devoir utiliser cette réserve
puisque les batteries se rechargent toute seules. Dissimulés sous la
banquette arrière, les 30 modules de huit piles se rechargent à la
décélération, les moteurs électriques devenant alors générateurs. Si cela ne
suffit pas, le moteur thermique pourra fournir l’appoint de charge mais cela
ne se produit que sur des efforts prolongés en montée. Et à la descente qui
suit fatalement, le «frein moteurs électriques» se chargera de rétablir les
niveaux, quantifiables au tableau de bord. Tous les démarrages s’effectuent
en électrique. Sur le seul moteur avant, en général, qui a une puissance de
167 ch mais surtout un couple de 333 Nm disponible immédiatement, de 0 à 1
500 t/mn. Si la pente est forte ou la voiture très chargée ou encore
l’adhérence précaire, le second moteur électrique (68 ch et 130 Nm à 0-650
t/mn) peut apporter sa contribution supplémentaire. Détail non négligeable,
le démarrage étant 100% électrique, il lance ensuite le moteur thermique en
se passant donc du démarreur classique. Sauf à froid où cela se fait plus
tôt afin de porter le moteur à essence à sa température idéale.
L’autre avantage de la voiture hybride est qu’on ne modifie en aucun cas sa
méthode de conduite, ce qui ne peut qu’encourager l’automobiliste à
l’adopter.
Pour ce qui est des performances et son rapport qualité/prix, les qualités
de la Prius avoisinent voire dépassent celles de sa sœur la Toyota Avensis
2.0 de 116 ch, avec des
rejets et une consommation nettement plus faibles.
Cela dit, et selon les tests effectués par nos confrères, au-delà de 100
km/h (et notamment au-delà de 130 km/h), les performances s’estompent.
«Entre la contribution fournie par le moteur électrique qui s’estompe un
brin et le bruit d’aspirateur speedé proche de celui d’une transmission CVT
quand on sollicite un peu plus l’accélérateur, la Prius emballera nettement
moins le conducteur latin ou pressé», estime un journaliste du magazine
Caradisciac. Cela ne peut influer notre marché vu que la vitesse limite
maximale est de 110 km/h !
Reste que plusieurs conducteurs (et pays) n’aiment pas être dépendants d’un
seul constructeur pour une technologie déterminée. Même si elle est
avantageuse à court terme, la dépendance risque de coûter très cher sur le
long terme.
Le risque existerait pour une voiture d’une autre origine, répond Toyota.
Bien que la marque nipponne soit auréolée de la meilleure image qui soit en
termes de fiabilité et a investi depuis longtemps dans cette technologie
puisque la Prius date de… 1997, Toyota vient de vendre sa technique
hybride à Ford (qui a déjà commercialisé deux SUV), Nissan, Renault et
Mercedes, Chrysler. Porsche et GM (Opel Isuzu, Chevrolet, etc) sont en
discussion actuellement pour l’obtention de la technique.
Selon les indiscrétions que nous avons obtenues, on apprend que Mercedes va
commercialiser bientôt une hybride pour sa classe S. Ce sont donc les plus
riches qui vont profiter les premiers de la technologie économique…
En pleine campagne pour l’économie d’énergie, n’est-il pas dans notre
intérêt, pays émergent, d’importer ce modèle en grande quantité et inciter
les citoyens et l’administration à l’utiliser ? Car il est clair que ce
qu’on va perdre dans l’achat du véhicule va être rattrapé rapidement dans la
facture de carburant. D’ailleurs, à vrai dire, on ne peut pas franchement
parler de perte puisque la Prius ne coûte que 25.000 euros (prix en France
en TTC), soit 40.000 dinars. Un prix (en hors frais douaniers tunisiens) qui
n’est pas du tout loin de la 407 (autour de 47.000 dinars en TTC ou la
Laguna avec ses 37.000 dinars en TTC).
A notre sens, l’Etat gagnerait à offrir des avantages fiscaux et douaniers à
ce type de véhicules propres et économiques puisqu’il y aura une réduction
dans l’importation de pétrole par la suite et les sorties de devises qui en
découlent.
Et à moins que, comme c’est le cas aux Etats-Unis, l’Etat ne perde en
recettes fiscales générées par la taxation sur les produits pétroliers
puisque les gens vont réduire leurs achats de carburant, la Tunisie (Etat et
citoyens) ne peut que gagner par l’importation de véhicules hybrides.