Textile
libéralisme ou parodie ?
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Par
Tallel BAHOURY
Hier pays très pauvre, en marge du développement économique et social, la
Chine fait peur aujourd’hui à mesure qu’elle aiguise ses armes et sa volonté
de développement. Elle fait peur à l’Occident, mais également aux pays en
développement.
Il y a seulement une dizaine d’années, l’économie chinoise comptait pour
75-80% d’entreprises publiques et 25-20% d’entreprises privées. Ce serait
donc logique de dire que les Chinois se sont reconvertis au libéralisme
économique.
Alors qu’en Occident –et ailleurs- on vante les vertus du libéralisme,
celui-ci est pourtant voué aux gémonies par les défenseurs du chantre libéral
quand la Chine le fait sien.
Dans ce cas, on peut naturellement se poser la question de savoir si
l’attitude des Américains et des Européens ne serait pas une vaste
hypocrisie ou simplement une parodie du libéralisme, et ce en voyant ce qui
se passe avec les produits textiles chinois.
La dernière partie d’une longue série concerne l’obstruction à l’entrée des
pantalons et autres pull-overs fabriqués dans les usines en Chine qui pousse
à se demander si les pays dits développés ne seraient pas en train de renier
les chantres du libéralisme quand la concurrence n’est pas en leur faveur,
quitte à apporter de l’eau au moulin des altermondialistes.
Du côté de Pékin, on n’hésite pas à se demander «pourquoi la Chine est un
partenaire, lorsqu’il s’agit d’acheter des TGV, des avions Airbus et des
berlines allemandes, et cesse de l’être, lorsqu’elle veut vendre ses
chemises à Paris, Bruxelles et Berlin».
Aujourd’hui la Chine, mais demain ?
Surtout pas ! Car rien n’est acquis d’avance dans ce domaine. Les pays du
Maghreb notamment devraient se garder de se réjouir «des malheurs chinois»
dans l’espoir qu’une partie des commandes leurs seraientt transférées. Et même si
c’était le cas, comme d’ailleurs le recommande les ministres du Commerce des
pays de l’Union européenne, ce transfert n’est pas acquis d’avance et
surement d’une manière défintive;
d’autant plus que rien n’oblige les importateurs européens d’accéder à cette
demande. Au contraire, le réflexe de protectionnisme économique qui revient
doit plutôt interpeller nos pays. Et l’ironie du sort : depuis que l’UE a
bloqué les conteneurs textiles chinois dans les ports européens, la Chine
est défendue cor et ongle par les hommes d’affaires européens.
Alors, pas de précipitation, car l’attitude européenne face à a Chine est à
méditer ; elle pourrait s’avérer à double tranchant à la longue.
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