Les chefs d’entreprise ayant périodiquement le besoin vital de faire
intelligemment le point pour comprendre la réalité au sein de laquelle se
situe leur secteur, le Rapport annuel du Conseil supérieur de développement
s’impose à leur regard en qualité de présentation faisant autorité. A lire
un crayon à la main pour souligner, annoter et apostiller !
Si le Rapport annuel de la Banque centrale est un texte de référence qui met
l’économie nationale à l’épreuve des faits et des chiffres, le Rapport du
Conseil supérieur de développement (CSD) s’impose par une vision plus
globale des choses et une lecture réfléchie des politiques et des stratégies
empruntées par ce domaine.
Un rapport qui devrait être pris au plus grand sérieux par les chefs
d’entreprise, simplement parce qu’il brosse un large tableau de
l’environnement dans lequel ils évoluent. De fait, les trois chapitres
principaux qu’il renferme ne laissent nulle place sans la situer dans le
schéma global. Dans un premier temps, il traite du contenu global pour
s’attarder sur quatre sujets : les résultats 2002-2005, l’emploi, le
renforcement de la compétitivité et la politique financière. Puis il
s’attaque au contenu sectoriel où il passe en revue les secteurs productifs,
l’infrastructure et la triple dimension humaine, sociale et culturelle.
Enfin, il s’attarde sur la réalité régionale.
Parmi les sujets qui devraient particulièrement attirer l’attention des
chefs d’entreprise, on retrouve évidemment l’emploi. Une priorité nationale
que ne dénierait aucun économiste puisque c’est de ce point que peuvent
partir les différentes notions de marché. En gros, le processus est le
suivant : la multiplication quantitative (nombre d’actifs) et qualitative
(niveaux de salaires) de l’emploi fait implicitement augmenter le revenu
moyen ; celui-ci influe directement sur la hausse du pouvoir d’achat ; qui
donne aux consommateurs une plus grande latitude dans la sélection de leurs
besoins et dans le volume de leurs crédits ; d’où la progression des ventes
des produits des entreprises.
L’encouragement de l’emploi de toutes les manières possibles est donc un
pari pascalien pour les entreprises. Mais, comme les fruits du soutien de
l’emploi ne mûrissent qu’à terme, il faut que nous sachions tenir bon dans
les premiers moments. Il faut dire que les entreprises ne sont pas laissées
à leur sort puisque, ainsi qu’en rappellent les grandes lignes le rapport du
CSD, de nombreuses mesures ont été prises pour les encourager à recruter, en
parallèle au renforcement des mécanismes et des programmes de promotion de
l’emploi et à l’inauguration de nouveaux programmes au bénéfice des diplômés
de l’enseignement supérieur.
La période 2002-2004 a ainsi connu un déploiement sans précédent de
décisions et de mesures pour donner un élan spécial à l’emploi. La mise en
place du Conseil supérieur de la création d’entreprises et de la promotion
des projets innovants, l’idée lumineuse d’une Banque des PME, la hausse du
niveau d’investissement dans le cadre du FOPRODEC de 3 à 4 millions de
dinars, le report vers 2009 de la période d’usufruit de la subvention
d’investissement allant à 20% pour les activités prometteuses à fort taux
d’intégration, les outils autour des pépinières d’entreprises,
l’augmentation des plafonds des crédits de la BTS et des associations,
l’encouragement des agents publics à s’intéresser à l’opportunité de deux
années sabbatiques pour tenter l’aventure entrepreneuriale, les
encouragements divers à l’emploi des diplômés du supérieur …
Autant d’outils dont les entreprises existantes ainsi que les nouveaux
promoteurs peuvent bénéficier. Il suffit qu’ils prennent le temps de passer
en revue de manière détaillée cette somme extraordinaire d’outils, d’aides,
d’incitations… qui peuvent vraiment leur ouvrir de nouvelles portes. Les
chefs d’entreprise peuvent d’ailleurs commencer par demander leur avis à
leurs confrères qui ont déjà expérimenté l’une ou l’autre de ces
opportunités. Ils constateront sans doute que tout cela est bien réel et
qu’il serait intelligent de vérifier comment en bénéficier.