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Soldes : et si c’était vrai !
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Depuis quelques années, deux ou trois, je ne sais plus, je ne fais plus
confiance aux soldes et aux magasins qui le proposent. Pour moi, solde ou
pas solde, c’est pareil, je ne me fais plus avoir par ces commerçants qui
augmentent les tarifs de 20% avant de les baisser d’autant les jours des
soldes. Je l’ai remarqué à plusieurs reprises et même s’il s’agit de faits
séparés, œuvres de quelques uns, je généralise et mets tout le monde dans le
même sac.
Et puis, pour cet été 2005, je me suis dit, et si cette année, les soldes
étaient pour du vrai ? Et si les commerçants ont réellement et finalement
compris qu’il est dans leur grand intérêt de jouer le jeu et de mettre en
confiance le citoyen-client ? S’il était dans leur intérêt de liquider leur
stock pour le remplacer avec de nouveaux arrivages et vider ainsi leurs
dépôts d’anciens modèles désormais invendables ?
Je descends au centre-ville et remarque comme d’habitude des prix barrés
remplacés par d’autres de moindre valeur. Sceptique et peu confiant, je me
dis que c’est la même rengaine et que les baisses ne sont pas importantes.
Il est vrai que quand je vois un pantalon à 30 dinars soldé à 50%, il m’est
difficile de faire confiance. Pour moi, le prix normal d’un pantalon est
justement de 30 dinars. Il n’a pas à être à 60% et se voir soldé à 30.
Poursuivant mon lèche-vitrine, je passe devant la vitrine d’une grande
griffe proposant des chemises à 5 dinars. L’ancien prix étant de 48 dinars.
Comme vous, à l’instant, je relis le chiffre 5 pensant à une erreur de
vendeuse. Je passe devant une autre partie de la vitrine et je constate de
nouveau le même prix devant d’autres chemises : 5 dinars (eh oui, c’est bien
cinq !). Là, j’entre dans le magasin pour avoir le cœur net. Car en vitrine,
il me semble que c’était des chemises de bonne qualité. Je prends le modèle
et, surprise, ma taille y est ! Je touche, je palpe le tissu et je constate
que la qualité y est aussi. Le modèle ne me déplait guère. Mieux encore, la
griffe est bel et bien brodée sur la chemise.
Pincez-moi, je rêve ! Seul hic, je n’avais pas d’argent sur moi. Je ne
comptais pas acheter. Mais je vois là près de la caisse le sabot d’un
terminal de paiement électronique. J’avais ma carte de crédit, je commande
un certain nombre de chemises (j’en ai acheté pour moi, mon frère, mon père
et mon beau-père) et j’ai tout réglé par carte ! A cinq dinars l’unité,
l’ensemble de mes achats n’a pas atteint encore le prix d’une seule chemise
!
Les soldes c’est donc du vrai ? Croyez-moi, chers lecteurs, je ne blague pas
et je suis prêt à donner l’adresse de ma découverte aux lecteurs qui me le
demanderont ! A Tunis, il y a bel et bien au moins un magasin qui propose de
vrais soldes, de vraies remises et qui accepte même le paiement par carte
bancaire ! Pour les autres magasins, je n’en sais rien !
R.B.H.
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