Liaison Tunis-Montréal : un numéro gagnant ?

Par : Autres
 

Article :

Liaison Tunis-Montréal : un numéro gagnant ?

 

Suite à la publication, la semaine dernière, sur notre site d’un article
sur l’ouverture d’une ligne aérienne directe entre Tunis et Montréal par la
compagnie privée charter Nouvelair, nous avons reçu la réaction suivante de
la part d’un de nos lecteurs. Il estime que cette opération pourrait être
rentable sous quatre conditions.

Le projet de liaison Tunis-Montréal adopté par Nouvelair serait un numéro
gagnant, sous réserve de plusieurs préalables:

Primo: L’engagement sur ce marché transatlantique en cavalier
solitaire comporterait des risques s’il n’est pas sécurisé par une
coopération totale du Pavillon tunisien. A défaut d’alliance stratégique, un
partage de code tripartite serait un bon prélude au lancement, au maintien
et à la
pérennité de la ligne.

Aussi Nouvelair, Karthago et Tunisair devraient, sans hésiter, aller vers le
sens Code-Share; et pourquoi pas aussi impliquer un partenaire canadien? Air
Transat par exemple.

Secundo:
Le marché canadien est un marché en priorité touristique, et
Tunisair pourrait contribuer sur le plan marketing par les résultats de son
expérience en trafic de 6ème Liberté (via Bruxelles avec Nationair et via
Amsterdam avec la vieille KLM) ainsi que par l’identification de
certains TO canadiens très fidèles à la Tunisie. Ceci étant, le trafic
d’affaires pourrait constituer un segment d’appoint, mais ne saurait
justifier la rentabilité de la ligne, même si les pays avoisinants
(Algérie et Libye essentiellement) entrent en ligne de compte à titre de
réservoirs de trafic.

Tertio: Un marché lointain de la dimension du Canada et des pays
limitrophes (USA, Mexique) n’est pas exclusivement une affaire d’opérateur
aérien. Ceci implique que l’ONTT et la Distribution (Agences de Voyages au
Canada et en Tunisie) soient autant impliqués.

Quarto: L’ouverture d’une ligne suppose un accord aérien. En existe-t-il un
entre la Tunisie et le Canada? Si c’était le cas, aurait-il été établi en
régime bermudien ou libéralisé ? Sinon, aller vers un open Sky avec le
Canada dans une première phase, et les USA, dans une deuxième.

En conclusion, je dirais que l’ouverture d’une destination avec des
conditions spécifiques, autrement plus complexes que les marchés
traditionnels européens, devrait être sciemment étudiée et réfléchie (ne
serait-ce qu’une étude de faisabilité qui serait évidente).

Souhaitons bonne chance aux initiateurs pour la conquête de l’Atlantique
Nord!