Tourisme
Sait-on vraiment gérer les ‘’complexes’’
?
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Par
Maryam
OMAR
Alors
qu’un nombre assez impressionnant de complexes touristiques fleurissent un
peu partout en Tunisie, l’usage qui en est fait par les gestionnaires nous
semble moins impressionnant. En tout cas, nous sommes loin de ce qui se fait
de ce genre de tourisme dans les pays européens, par exemple.
De fait, c’est l’annonce de la privatisation de ‘’Sousse Center’’ qui nous a
rendu à l’esprit, dans sa généralité, l’expérience mitigée des complexes
touristiques en Tunisie. Vous connaissez la formule : Dans le cadre du
désengagement de l’Etat tunisien des secteurs concurrentiels, la société
Sousse Center, propriétaire du complexe Boujaâfar, va être privatisée.
L’information est dans tous les journaux. Mais ce qui l’est moins, c’est
‘’l’état’’ dans lequel se trouve la chose.
Bien sûr, nous ne parlons pas des bâtiments qui sont dans un excellent état,
bien entretenus et valant leur pesant d’or vu leur position exceptionnelle
sur l’une des plus belles plages de la ville les et la plus fréquentée
en
Tunisie. Nous dirions même que pour de simples raisons immobilières, l’achat
de ce complexe est un investissement de premier ordre.
Le problème est ailleurs… dans la dimension immatérielle, allions-nous dire.
En un mot, comme en cent, l’ambiance y est fade, dénuée d’intérêt, pas
touristique pour un sou. On ne fait pas vraiment attention aux gens, on ne
fait rien pour les séduire et les retenir. On reste dans le fonctionnel.
Aucune sorte d’animation. Aucune mise en valeur des lieux qui se prêtent
pourtant à toute initiative.
Par contraste, nous nous rappelons un voyage, il y a quelques années en
Allemagne où nous avions eu le plaisir d’observer le Complexe de Stuttgart.
Mi-touristique, mi-commercial, il est l’exemple de ce que devrait être un
complexe de ce genre. En gros, tout semble avoir été pensé et construit dans
cette impressionnante architecture pour faire plaisir aux visiteurs. La
qualité des espaces, la musique, les accueils, la diversité de ‘’l’offre’’…
Il ne faut pas s’étonner que ceux qui y entrent ne veulent plus en sortir
que le plus tard possible après avoir dépensé une petite fortune dans les
restaurants, les cafés, les cinémas, les boutiques… Et c’est ce genre
d’ambition que les investisseurs devraient avoir s’ils souhaitent donner une
autre dimension aux complexes touristiques tunisiens.
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