Les
experts de l’économie mondiale sont formels –ou presque- concernant la
Chine, surtout après la publication de l’Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE), d’une étude consacrée à l’empire du Milieu
qui, dans cinq ans, pourrait ravir aux Etats-Unis et à l’Allemagne la place
de premier exportateur mondial.
L’étude se fonde sur le fait que, depuis 20 ans, l’économie chinoise connaît
un rythme de croissance insolent de 9% par an, allure qui risque de perdurer
encore longtemps.
Les experts de l’OCDE, auteurs de l’étude, soulignent que depuis le
lancement des réformes économiques en Chine, dans les années 80, le
développement de ce pays a été plutôt spectaculaire, avec une augmentation
de la production ayant induit une transformation économique parmi les plus
rapides que le monde ait connues au cours des 50 dernières années. De ce
fait, l’OCDE estime que «la taille de l’économie, mesurée aux prix du
marché, dépasse aujourd’hui celle de certains principaux pays européens, et
pourrait, d’ici quelques années, n’être dépassée que par trois pays membres
de l’OCDE».
Conclusion de l’OCDE : la Chine est partie pour devenir la première
puissance économique du monde au début de 2011, devant les Etats-Unis et
l’Allemagne. Et comme on le voit, les descendants de Confucius (-551 à -479)
se donnent les moyens et mettent en place une méthodologie et une stratégie
pour y parvenir.
L’OCDE attribue cette réussite économique au secteur privé, dont le
dynamisme n’a d’égal que la volonté de ce pays qui veut retrouver son passé
commercial lointain mais prestigieux (avec plusieurs inventions :
imprimerie, encre, poudre à canon,…). En effet, le secteur privé chinois
représente aujourd’hui «plus de la moitié du produit intérieur brut PNB) et
une part écrasante des exportations», souligne l’Organisation.
Toujours selon l’OCDE, ce développement exceptionnel de la Chine a été
également favorisé par un vaste mouvement «de création d’entreprises privées
petites et moyennes qui ont permis l’émergence d’une importante classe
moyenne et un certain recul de la pauvreté, même si le niveau de revenu est
encore faible et que les inégalités s’accentuent».
Mais le rapport de l’OCDE ne s’arrête pas à ce constat positif, car il
considère que le pays doit relever d’importants défis pour renforcer le
secteur privé, notamment : fournir un cadre solide à l’activité des
entreprises privées, dans le domaine de la politique monétaire aussi bien
que juridique (droit de la faillite, droit des sociétés, droit de
propriété), réduire les inégalités régionales par la réforme des transferts
fiscaux et maintenir un environnement macroéconomique stable et réformer le
système financier. Celui-ci est encore trop dominé par les banques, qui
sont, en quasi-totalité, contrôlées par l’Etat…