Audit social
Il y a des alternatives au licenciement
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Par
Maryam
OMAR
En
Tunisie, comme partout dans le monde, la perte de vitesse arrive même aux
entreprises les plus prestigieuses et les plus solides, car le marché, tel
qu’il se comporte depuis quelques années, ne laisse personne profiter
longtemps d’une position de force. Tout le monde doit rester sur la brèche,
les sens aiguisés, attentif aux évolutions, anticipant les changements…
Cette fois, c’est du sérieux, parce que l’entreprise qui est en cause
représente l’une des succès stories les plus extraordinaires de la planète :
Sony, le géant japonais des multimédias. Celui-ci vient d’annoncer qu’il
comptait licencier 7% de ses employés. Programme de restructuration oblige,
c’est vraisemblablement le bras audio-visuel du géant japonais qui serait en
cause. De fait, Sony n’aurait pas estimé à leur juste valeur les évolutions
étonnantes des pays du Sud-est asiatique dans ce domaine. Leurs produits,
très bon marché, sont également devenus d’une excellente qualité qui donne
du fil à retordre aux décideurs du géant japonais. Ces derniers étant
naturellement incapables de suivre les bas salaires et la nonchalance à
l’égard des contributions sociales pratiqués par les ‘’tigres’’.
Par certains côtés, beaucoup d’entreprises tunisiennes sont dans le même cas
que Sony : elles sont encouragées à la restructuration (mise à niveau) et à
l’investissement, elles honorent leurs engagements sociaux, elles suivent la
politique nationale de hausse permanente des salaires…
Elles sont surtout confrontées aux mêmes principes de concurrence et aux
mêmes obligations de résultat. Mais, là où c’est un challenge de se
différencier, c’est de trouver des alternatives au licenciement. Ne souriez
pas, s’il vous plaît ! Nous savons pertinemment que les temps sont ce qu’ils
sont et que si un géant comme Sony éprouve des difficultés, ce ne sont pas
nos entreprises qui vont en connaître moins. Ce qu’il y a simplement, c’est
qu’il existe un domaine qui, à notre sens, n’a pas reçu toute l’attention
qu’il mérite alors qu’il pourrait faire la différence dans ce chapitre. Il
s’agit de l’audit social dont le but, rappelons-le, n’est pas de servir
d’alibi à des licenciements. C’est plutôt le contraire car, en allant au
bout de la logique d’investigation sociale au sein de l’entreprise, il est
capable de dégager quelques idées d’alternatives se basant, par exemple, sur
le repositionnement, la formation, le partenariat… Le principe, c’est de ne
pas accepter le fait accompli et de se dire que l’on a des atouts. En voici
un : Sony est un géant mais nos entreprises sont des PME ; donc plus
résistantes aux vicissitudes du marché.
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