Après
Bouygues Télécom et Vivendi Universal (en partenariat avec l’opérateur Maroc
Télécom), nous apprenons que l’opérateur historique français France Télécom
est sur les rangs pour la cession des 35% de Tunisie Télécom ! Les autres
candidats sont, comme nous l’avons indiqué dans de précédentes news,
Telefonica, Portugal Telecom et Italia Telecom (en joint-venture avec un
groupe saoudien). On a appris également, selon des indiscrétions, qu’il y
aurait un opérateur allemand et un autre américain.
Cela fait cependant trois français et pas des moindres (puisqu’il s’agit de
trois véritables mastodontes) sur une course qui voit la participation de
six entités (selon les données qui nous sont fournies à ce jour). En clair,
la moitié des participants sont français, ce qui prouve des échos sortis il
y a plus d’un an de cela prétendant que la France est fortement intéressée
par le marché tunisien.
Et on comprend un peu pourquoi. Pour Vivendi, il s’agit de consolider sa
position au Maghreb (le groupe a 51% de Maroc Télécom), un investissement
que le management du groupe considère comme bénéfique. On se rappelle, il n’y a pas si longtemps de cela,
les grosses difficultés financières de ce groupe suite à la politique de son
ancien président Jean-Marie Messier. Lors de ces difficultés, l’une des
rares filiales à rester bénéficiaire et ramenant du cash flow, c’est
justement Maroc Télécom. C’est aussi un retour en Tunisie pour ce groupe
après le départ de Canal+ Horizons, l’une de ses filiales de la brache TV.
Pour Bouygues et France Télécom, la question est simple. Il s’agit de deux
opérateurs téléphoniques et ils comptent se lancer sur un marché qu’ils
maîtrisent parfaitement grâce à leur grande expérience en France.
Il s’agit d’une question de notoriété d’abord et de consolidation des acquis
ensuite, puisque France Télécom et Bouygues pourront ajouter les quelques
4,5 millions d’abonnés de Tunisie Télécom à leur actif.
Faut-il rappeler par ailleurs que ces dernières années, France Télécom s’est
concentré essentiellement sur son problème d’endettement. Une politique venue après des années d’investissement.
Le groupe semble chercher à ne pas rester à l’écart d’une éventuelle
nouvelle vague de consolidation. La preuve est son rachat en juillet dernier
de 80% d’Amena, troisième opérateur mobile en Espagne, pour la coquette
somme de 6,4 milliards d’euros.
Selon des observateurs du milieu des télécoms, c’est justement cet opérateur
historique français qui risque d’avoir le plus de chances d’acquérir les 35%
de Tunisie Télécom. La raison est toute simple : on est à la
recherche d’un partenaire stratégique capable de faire bénéficier de son
expérience l’opérateur national afin de le hisser et non d’un simple
investisseur.
Des trois français, en matière d’expérience, c’est France Télécom qui semble
le mieux loti. Sur les autres (Portugal, Italie et Espagne), la question de
la langue et de la culture bénéficient à l’opérateur français. Mais il ne
s’agit cependant que d’analyses d’un observateur, la commission chargée de
la privatisation et du dossier de Tunisie Télécom a, peut-être, certainement
d’utres critères et d’autres exigences.