“Rebelote
!”, nous semblent s’écrier les chefs d’entreprise chaque année à la venue du
mois saint, comme pour signifier leur crainte à propos d’un phénomène
moyennement apprécié et contre lequel personne ne semble pouvoir rien faire.
Quand on pense que, dans la tradition musulmane, le ramadan est synonyme de
‘’la lutte contre soi’’ avec ce que ce cela implique de discipline, d’effort
et de devoir de bien faire, on se demande si beaucoup de nos travailleurs en
ont vraiment saisi le sens. Car, que n’avons-nous pas entendu de doléances
navrées émanant de nos chefs d’entreprise sur les retards, les absences, la
perte de rythme et, par voie de conséquence, les errements de rendement.
Pour ses clients, l’entreprise doit satisfaire à ses engagements de la même
manière, ramadan ou pas. Ils ne font aucune concession sur la qualité, les
délais… Et ils sont évidemment dans leur droit.
Il reste que nos chefs d’entreprise sont, chaque année, devant ce problème
récurrent. Les employés veillent tard, vont au café, rendent visite aux
parents et amis, fréquentent parfois les festivals et finissent par
s’épuiser peu ou prou à ce rythme quasi quotidien. Le lendemain, ils ne sont
pas au mieux de leur forme. Les absences et les retards deviennent monnaie
courante. La concentration baisse.
La liste est longue quant aux conséquences de ce phénomène. Dans l’une de
leurs rencontres sur les approches qualitatives, les gens du développement
avaient présenté, il y a quelques temps, le graphique de la courbe de
rendement global du pays où l’on voyait distinctement une baisse en chute
libre lors du mois de ramadan.
On sait bien qui va payer la facture de ces comportements cavaliers, même si
certaines entreprises paraissent être parvenues à résoudre la moitié du
problème en choisissant qu’une partie du travail se fasse au cours de la
soirée.