Mise à niveau touristique : Changement de cap

Par : Autres
 

Mise à niveau touristique

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Par
Moncef
MAHROUG

 

tourisme.jpgLe projet
initial de mise à niveau de l’hôtellerie a été fortement remanié avant
d’être présenté, lundi 3 et mardi 4 octobre, aux professionnels, banques et
bureaux d’études.

«Quand j’ai appris la nomination (le 17 août 2005) de Slim Tlatli (au poste
de secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme, chargé de la mise à niveau
touristique), je me suis dis : enfin, on va pouvoir travailler sérieusement.
Car, on parlait depuis deux ans de mise à niveau hôtelière, mais c’était le
flou le plus total». Cette déclaration de M. Faouzi Belhaj, président de la
Chambre syndicale des bureaux d’études confirme les rumeurs ayant fait état
de difficultés dans l’élaboration du projet de mise à niveau de l’hôtellerie
et qui ont rendu nécessaire l’appel à la rescousse de l’ancien patron du
Bureau de mise à niveau de l’industrie.


Il aura donc fallu au nouveau secrétaire d’Etat auprès du ministre du
Tourisme, chargé de la mise à niveau touristique, six semaines pour mettre
sur pied un Comité de pilotage, revoir le projet initial, et déclencher le
processus en marquant un très net changement de cap.


Changement que M. Tlatli confirmera en annonçant aux responsables des
bureaux d’études et des banques rencontrés lors de la première journée du
séminaire sur la «stratégie de mise en œuvre du programme de mise à niveau
touristique» et qui a notamment servi à la présentation du «projet de cahier
de charges pour l’étude du projet d’entreprise». Le secrétaire d’Etat a
annoncé à l’assistance que «le programme a été simplifié par rapport à ce
que vous avez entendu il y a quelques mois». Et le principal changement
introduit concerne l’abandon de tous les préalables conditionnant l’adhésion
à la mise à niveau dans le premier projet et leur remplacement par le
principe du volontariat.


Donc exit l’intention initiale d’établir une liste de 45 hôtels candidats au
programme pilote.


Certes, «on va s’arrêter à 45-50 établissements, mais les premiers arrivés
seront servis», affirme le secrétaire d’Etat. Pour cela, les hôteliers
intéressés auront «deux mois pour soumettre un contrat avec un bureau
d’études, et un accord de principe d’une banque en vue d’accompagner le
processus dès le départ. Ce qui augmentera les chances de l’hôtelier
d’obtenir un financement en bout de course”.


Le deuxième changement concerne le rôle de l’administration. Les hôteliers
étaient initialement tenus, au moment de présenter leur dossier avec le
bureau d’études choisi, de présenter les cv des experts, un programme et une
méthodologie que l’administration se réservait le droit d’apprécier de
manière discrétionnaire.


Aujourd’hui, il n’en est plus question. «Nous avons responsabilisé les
hôteliers et nous leur laissons la liberté de choisir le bureau d’études»
qui procédera au diagnostic et à l’élaboration du programme de mise à
niveau. Par contre, «nous allons être fermes sur l’analyse des dossiers, de
la cohérence du projet, de la stratégie», précise M. Tlatli.


Le troisième changement concerne la population des hôtels éligibles à la
mise à niveau. Au début, «on a dit que le programme était destiné aux hôtels
ayant plus de 20 ans d’âge. Or, âge veut dire vétusté, donc un programme axé
principalement sur le renouvellement des équipements». Désormais l’adhésion
est ouverte même aux établissements créés il y a seulement quatre ans.


Enfin, on n’exige plus que les hôteliers candidats aient des unités
financièrement assainies «car personne ne fera son assainissement en dehors
d’un projet d’entreprise», explique M. Tlatli. Dans le nouveau projet,
l’administration s’attend à ce que cet assainissement ait déjà été opéré au
moment du déblocage de la prime. «Ce qui veut dire que l’hôtelier doit avoir
un accord avec sa banque sur la restructuration financière».


Par contre, les hôtels engagés dans la mise à niveau seront tenus «d’être en
conformité avec les normes».

 

Alors, soulagés les hôteliers ?