Certes,
les facilitations offertes par l’Etat sont toujours bonnes à prendre pour
les entreprises, mais il nous semble que, dans le cas spécial qui met en
correspondance l’université et l’entreprise, nos patrons devraient prendre
leur temps pour réfléchir. Non pas pour s’interroger sur lesdites
facilitations car il faut profiter de celles-ci sans états d’âme; elles
sont faites pour cela. Mais pour s’intéresser réellement à l’université et
se convaincre que beaucoup de ce qui fait la valeur de l’entreprise peut
devenir meilleur quand on garde le contact avec elle.
Le Chef de l’Etat vient de promulguer la loi relative à l’encouragement du
secteur privé à recruter des diplômés de l’enseignement supérieur. En vertu
de cette loi, seront généralisées dans toutes les régions et dans tous les
secteurs les mesures spécifiques relatives à la prise en charge par l’Etat,
pour une période d’une année, de 50% des salaires servis aux recrutés parmi
les diplômés de l’enseignement supérieur, avec un plafond de 250 dinars par
mois.
A une certaine échelle, cette subvention peut paraître assez faible. Mais là
n’est pas l’intérêt de cette mesure. A notre sens, c’est une occasion à
saisir par les entreprises pour renouer avec l’université et permettre à du
sang neuf, aussi débutant soit-il, de circuler dans ses veines.
Par leur savoir tout frais, par leur manière d’apprendre, par leurs
maladresses des débuts… ces jeunes gens apportent quelque chose de différent
qui pourrait inviter vos cadres et vos employés à revoir leur manière de
penser les choses. Au détour d’une question lancée par un jeune frais émoulu
de l’école, vos cadres peuvent découvrir qu’ils ont besoin d’un petit
recyclage. Simplement parce que la jeune personne qui a posé la question a
mis, par hasard, le doigt sur un détail d’usage rare.
Avoir de jeunes diplômés dans l’entreprise, c’est aussi un lien ouvert avec
l’université et ses centres d’intérêt, ses études et ses recherches, ses
relations avec ses homologues dans le monde, son sens de la perfection, son
invitation à la pérennité de l’apprentissage… Autant d’éléments qui, à y
bien réfléchir, sont aussi le souci permanent des entreprises.