L’histoire a fait le tour de Tunis la semaine dernière, et il y a pourquoi.
On ne sait pas s’il s’agit d’une première ou pas, une chose est certaine,
c’est que l’info est vraiment insolite.
C’est un appel d’offres publié par une société étatique dans deux
publications de la place. L’objet est l’achat d’un autoradio cassette pour
une Volkswagen Polo ! Quand on sait le prix du placard publicitaire sur ces
deux supports et celui d’une autoradio cassette, il y a lieu de se demander
pour qui et pourquoi veut-on et paie-t-on autant cet appareil.
Le prix du placard publicitaire, selon les tarifs officiels, est de quelques
centaines de dinars. Le prix de l’autoradio varie, quant à lui, de 35 dinars
à 180 dinars. Il se trouve cependant que la technologie de la cassette est
fortement dépassée au profit de l’autoradio avec CD ou encore (le plus chic)
un lecteur mp3. Dans le commerce informel tunisien, le lecteur mp3 pour
voiture avoisine les 220 dinars (pour une grande marque en plus). En clair,
la dernière technologie en la matière est toujours inférieure au prix de
l’insertion publicitaire.
On comprend parfaitement que le souci de l’entreprise soit la transparence
dans ses achats. Mais n’aurait-il pas mieux valu vérifier un peu les prix
des autoradios sur le marché avant de passer l’appel d’offres ? Faut-il un
appel d’offres pour un achat d’une valeur aussi minime ?
Et puis, franchement, une autoradio, est-ce vraiment indispensable pour ce
fonctionnaire (qui ne serait apparemment pas un grand directeur puisqu’il a
une petite voiture) qui veut passer par le circuit officiel pour écouter sa
musique en route au lieu d’aller au premier hypermarché acheter son appareil
?