Selon des
informations recueillies dans le milieu financier, c’est la joint-venture
constiuée par l’espagnol Santander et le marocain Attijariwafa bank qui
aurait remporté l’offre de cession de la participation de l’Etat dans le
capital de la Banque du Sud.
Sur les 5 groupes bancaires à avoir participé à l’étude du dossier de la
Banque du Sud (Crédit Lyonnais/Crédit Agricole, BNP, Santander/ Attijariwafa
bank, Banque populaire-Natexis, BIAT), seul la BNP et Santander/
Attijariwafa bank avaient presenté une offre.
Le prix de cession devrait être d’un peu plus de 9 DT l’action, soit une
valeur de cession de l’ordre de 60 MDT de dinars tunisiens ; sachant que sa
capitalisation boursière au 13/10/2005 est de 168,2 MDT pour un cours, à
cette même date, de 8,410 DT.
La transaction devrait être effectuée par le biais d’une société commune qui
sera créée entre Santander et Attijariwafa bank, probablement à parité
égale.
A terme on s’attend à ce que Santander et Attijariwafa bank atteignent les
51% du capital en rachetant de nouveaux paquets d’actions actuellement dans
le public ou détenus par des entreprises tunisiennes. Il faut rappeler que,
début août 2005, l’italien «BANCA MONTE DEI PASCHI DI SIENA SPA» avait cédé
la totalité de sa participation au capital de la Banque du Sud, soit 16,96%
du capital, à un cours de 7,810 DT l’action.
Attijariwafa bank, n°1 au Maroc
Attijariwafa bank est devenu la première banque du Maroc après la fusion
entre BCM (Banque commerciale du Maroc) et Wafabank en septembre 2004 ; à
fin 2004, son total bilan atteint les 9 milliards d’euros et revendique une
part de marché de 30%.
Ses résultats au 30 juin 2005 enregistrent une forte progression, passant de
88,9 millions de dirhams au 30 juin 2004 à 773,8 millions de dirhams au 30
juin 2005 (cours moyen en DT : 10 MAD = 1,4657 DT au 12/10/2005), cette
hausse est due, selon le communiqué du groupe, à «l’effet conjugué d’une
bonne maîtrise des frais généraux et de la finalisation des opérations de
mise à niveau des bilans des différentes entités, mais aussi grâce à la
dynamique de croissance installée dans tous les métiers du groupe».
Les activités du Groupe sont organisées autour de 5 «business units»
autonomes et «dotées de moyens propres, assistées par des fonctions
supports, dont le contour et la mission ont été redéfinis pour tenir compte
des exigences posées par l’expansion du Groupe» :
– La Banque des Particuliers et Professionnels (BPP)
– La
Banque de l’Entreprise (BE)
– La
Banque d’Investissement (BI)
– Banque
Privée, Gestion d’Actifs et Assurance (BPGAA)
– Les
Services Financiers Spécialisés (SFS).
Le Groupe inclut des filiales dans l’immobilier, la location longue durée, …
(Wafasalaf, Wafa Immobilier, Wafabail, Wafacash, Wafa LLD).
Santander, 1ère capitalisation boursière en Europe
Santander est non seulement la 1ère banque espagnole, tout en faisant partie
des plus grands groupes financiers d’Amérique Latine où elle est active dans
plusieurs pays ; elle vient, également, de se hisser au rang de première
capitalisation boursière de la zone Euro devant le Groupe BNP Paribas.
La banque Santander est connue pour être un poids lourd de la finance et
dans différents domaines d’activités en Europe ; elle s’est récemment
illustrée en absorbant la britannique Abbey National, une fusion considérée
comme étant la plus importante de l’histoire en Europe ; d’ailleurs le
magazine britannique «The Banker» vient de l’élire meilleure banque d’Europe
occidentale.
En définitive, l’arrivée d’une banque espagnole n’est pas une surprise ; on
remarque, en effet, ces dernières années une dynamique d’investissement
espagnol en Tunisie, notamment une forte présence dans le secteur de la
cimenterie consolidée récemment par le rachat de la société mixte
Tuniso-Algérienne de fabrication de ciment blanc (SOTACIB) par un groupe
espagnole.
Plusieurs observateurs estiment que l’arrivée d’un nouveau groupe bancaire
étranger, qui vient rejoindre BNP Paribas (principal actionnaire de l’UBCI)
et la Société Générale (principal actionnaire de l’UIB), pourrait contribuer
positivement au développement du secteur financier tunisien.
A signaler que ces trois groupes ont vécu des «petites» histoires communes,
des histoires d’OPA, de participations, et notamment un projet de
rapprochement entre Santander et la Société Générale.
Entre Santander et le groupe Attijariwafa bank ce ne sera pas non plus la
première opération de partenariat puisque les deux groupes ont également en
commun un important projet visant les Marocains vivant en Europe.
En Tunisie, le groupe Santander n’est pas vraiment un inconnu, on le
retrouve notamment dans le capital de la BAT (Banque d’Affaires de Tunisie)
avec laquelle il est actuellement en partenariat en tant que conseiller de
l’Etat tunisien sur d’importants projets de privatisation.