Alors
que la Journée mondiale de la normalisation, célébrée chaque année le 14
octobre, se tient cette fois sous le thème «Des normes pour un monde plus
sûr», de nombreuses entreprises tunisiennes se laissent encore désirer. Le
marché est pourtant clair : pas de normes, pas d’accès. Et si les choses se
font progressivement dans notre pays, il ne doit faire aucun doute dans les
esprits que, dans un avenir très proche, les produits faits en dehors des
normes qu’il faut ne pourront pas être exportés.
Au premier niveau, il y a donc nos entreprises qui doivent adopter autant de
normes que possible. Mais qui ne le font pas. Les raisons de cette réticence
à adopter les normes nécessaires sont pour nous un mystère, au moins par le
fait que de nombreuses autres ont compris tout le bénéfice qu’elles peuvent
tirer du système et ne s’en portent que mieux. Elles ont compris qu’il
s’agit d’une garantie incontestable pour les produits qui accèdent ainsi
potentiellement à de nouveaux marchés. Et, surtout, elles ont compris que
les normes sont le véhicule idéal pour faire passer la valeur ajoutée
technologique.
Au second niveau : nous avons les entreprises spécialisées qui peuvent
prétendre au statut de fournisseur des produits et services qui permettent
d’accéder aux normes de sécurité. Car, spécialement pour ce genre de normes,
les perspectives se situent à des dimensions vraiment astronomiques. Il faut
imaginer le nombre des systèmes qui ont besoin de normes de sécurité ou,
pour faire plus simple, imaginer les systèmes qui n’ont pas besoin de normes
de sécurité. En voyez-vous un ? Pas nous !
Une foule de domaines sont concernés : l’informatique, les
télécommunications, la sûreté électrique, l’électronique des technologies
apparentes. Il y a aussi le traitement des dangers typiques, contre les
chocs électriques ou les effets des émissions électromagnétiques. Pour faire
court, il faut se rendre à cette évidence qu’il est absolument nécessaire de
déterminer une norme pour chaque situation, chaque bâtiment et où que l’on
se trouve : au travail, à la maison ou dans le parcours entre les deux.
Tous les éléments que nous venons de décrire sont autant de domaines où les
ingénieurs tunisiens peuvent se faire leur hamac à l’ombre des cocotiers.
Des entreprises de renom sont évidemment sur le coup depuis belle lurette
mais le marché est tellement énorme qu’il reste encore de la place pour ceux
qui n’ont pas froid aux yeux.